Test HP Envy x360-13 – Un ultrabook tactile design convertible en tablette

Sur un marché trusté à plus de 95% par Intel, la présence depuis quelques mois d’ordinateurs portables équipés de puces AMD Ryzen apporte un vent de fraicheur. Parmi les marques qui ont choisi de faire confiance à AMD, HP propose plusieurs modèles dont le Envy 13-ag, un ultrabook tactile 13 pouces convertible en tablette. Faut-il se laisser séduire ? Éléments de réponses à travers ce test.

HP a pris l’habitude de proposer des ordinateurs portables au look attractif. L’Envy x360 n’y déroge pas. Le design est élégant, son coloris brun apporte une petite touche d’originalité appréciable dans un univers dominé par le gris ou le noir, tout en restant sobre.

La finition est impeccable, les ajustements sont parfaits. Aucune zone de flexion à déplorer du côté du châssis, l’Envy x360 semble paré pour affronter le quotidien sans faillir.

L’accès aux composants implique de démonter la face inférieure du châssis. Des vis étant cachée sous une bande de caoutchouc collée à la coque, l’opération est par conséquent déconseillée.

Si la tendance est à la généralisation de l’USB-C, HP conserve sur son Envy x360 une connectique plus diversifiée. Ainsi, la tranche gauche accueille un port USB-A 3.1 (Gen 1 – 5 Gbits/s), une prise casque / micro ainsi qu’un lecteur de carte micro-SD.

A droite, on trouve la prise destinée à l’alimentation secteur, un port USB supplémentaire et un USB-C. Ce dernier peut également servir à la recharge si vous possédez un chargeur de ce type. Convertible oblige, un bouton destiné à ajuster le volume est présent. Bien entendu, il est aussi fonctionnel lorsque l’ordinateur est utilisé de façon classique.

Bang & Olufsen, un nom qui parle aux mélomanes. Malheureusement, comme souvent sur un ordinateur portable, la signature d’une grande marque de l’univers HiFi ne signifie pas grand chose et reste un argument marketing. Ainsi, même si l’amélioration automatique « Expérience Bang & Olufsen » pourra faire illusion, le rendu reste « métallique ». En revanche, la puissance est étonnante pour un ordinateur de cette taille. A noter que contrairement à bon nombre de concurrents, les hauts parleurs n’émettent pas vers la face inférieure, mais directement vers l’utilisateur (ils sont situés au-dessus du clavier).

Avec des touches de 15.5 x 15.5 mm, espacées de 3.7 mm, atteindre sa vitesse de frappe habituelle ne pose guère de difficulté, même si la taille réduite de la touche Entrée entraîne parfois quelques erreurs au début. Le clavier du HP Envy x360 13 conserve une course assez classique. Associé à un bruit feutré, la frappe est des plus agréable même pour saisir de longs textes. Dommage que l’intensité du rétro-éclairage ne puisse être ajustée. Il peut juste être éteint ou actif.

Pas de grief particulier à l’encontre du touchpad. Le gabarit compact impose une hauteur quelque peu limitée (110 x 55 mm) mais rien de gênant en pratique. La surface est agréable et offre une glisse rapide et précise. Toutefois, il ne s’agit pas d’un touchpad reconnu nativement par Windows comme pavé tactile de précision. L’ajustement des préférences utilisateurs devra donc passer par les pilotes Synaptics.

Le HP Envy 13 est équipé d’une dalle IPS (InfoVision M133NVF3 – IVO0535) dotée de la technologie SureView. Derrière ce terme se cache la possibilité, en appuyant sur la touche F1, d’activer une sorte de filtre de confidentialité capable de vous préserver des regards indiscrets. En pratique, l’affichage devient alors plus « blanc » et moins contrasté et totalement illisible dès que l’angle latéral est supérieur à 45°. Une fonctionnalité intéressante qui présente toutefois l’inconvénient d’atténuer la luminosité (déjà peu élevée avec au maximum 190 cd/m²) dès que l’utilisateur n’est pas parfaitement positionné, et ce même si l’option est inactive. Un phénomène encore plus perceptible lorsque l’ordinateur est utilisé en mode tablette. Le test d’uniformité le confirme par ailleurs, avec un écart compris entre 15 et 20% entre le haut et le bas de la dalle (généralement il oscille plutôt entre 5 et 10%).

Côté colorimétrie, l’espace sRGB est couvert à 93%, 72% pour le RGB. Après caractérisation, le DeltaE moyen est proche de 1. Le taux de contraste est dans la moyenne (640:1) tout comme le point blanc (6700K).

Quant au design, si les bordures latérales correspondent à celle d’une dalle borderless (6 mm), le montant supérieur est bien plus imposant (14 mm). Pas idéal d’un point de vue design mais cela facilite la prise en main en mode tablette lorsque l’ordinateur est en position portrait, la détection des paumes sous Windows étant aléatoire.

Cela permet aussi de conserver l’emplacement habituel de la webcam. Les images délivrées sont correctes mais manquent quelque peu de détails. En revanche, en soirée ou en environnement sombre, elle s’en sort mieux que la plupart de ses concurrents. La webcam est par ailleurs compatible avec Windows Hello et peut donc servir comme moyen d’identification pour déverrouiller votre session. Si la reconnaissance facile est sans doute le système d’authentification le plus intuitif pour l’utilisateur, elle se montre parfois plus récalcitrante et moins réactive qu’un lecteur d’empreintes digitales. A noter que si vous portez parfois des lunettes, il est nécessaire de retourner une seconde fois dans les paramètres Windows Hello et de sélectionner « Améliorer la reconnaissance ».

Dans un univers où l’omniprésence d’Intel constitue la norme, le HP Envy x360 – 13-ag099nf se démarque par sa plateforme AMD, articulée autour du processeur Ryzen 5 2500U. Un modèle basse consommation Quad Core et doté d’une fréquence de base de 2 GHz et 3.6 GHz en mode Turbo. Il est ici secondé par 8 Go de mémoire vive, en dual channel. Toutefois, 6 Go sont utilisables par Windows, les 2 Go restant étant attribués à la puce graphique.

Lors de nos premiers tests, nous avons constaté des résultats en-deçà des attentes. Nous avons finalement trouvé l’explication. En cause, l’utilitaire HP Command Center (permet de gérer la ventilation du système) réglé par défaut sur le profil « recommandé par HP ». Ce dernier ne permet manifestement pas d’exploiter le potentiel du processeur et bride sa fréquence autour de 1,6 GHz en charge. Une fois passé en mode « Performances », les résultats deviennent davantage cohérents sans différences notables, tant sur le bruit que la chaleur. Toutefois, la fréquence processeur n’atteint toujours pas sa valeur nominale pour se stabiliser autour de 1,9 GHz lorsqu’il est sollicité à 100% durant plusieurs minutes.

En pratique, ses performances le placent au niveau d’un Core i5 basse consommation voire un peu au-dessus lorsque le programme est capable d’exploiter la puissance de la puce graphique Vega, plus véloce que la UHD 620 des Intel. Attention toutefois, le processeur est sujet au « throttle » qui se manifeste par une baisse de performances lorsque l’ordinateur chauffe. Ainsi, si le premier export sous Davinci Resolve est bouclé en 4m16, les suivants s’allongent au point d’atteindre 6m20 pour le quatrième. Il s’agit donc d’un PC portable destiné davantage à la bureautique et au surf sur Internet qu’à des tâches plus complexes, ou alors de façon ponctuelle.

La puce graphique Vega 8 se positionne quant à elle au niveau d’une Geforce 940MX / 130MX. En pratique, elle permet donc de jouer à de vieux titres et à la condition de se contenter de réglages graphiques bas (typiquement 1366×768 en Low).

Le stockage est confié à un SSD SK Hynix (PC401 HFS256GD9TNG-62A0A). Un modèle PCI-e dont les performances se situent dans la moyenne pour un SSD NVMe.

Lorsque le Envy x360 13 est peu sollicité, par exemple lors de l’utilisation de Word ou la navigation sur Internet, le ventilateur est inactif, l’ordinateur est donc silencieux. Du moins tant que le profil d’alimentation est réglé sur « Meilleures performances ».

En optant pour « Performances Optimales », le ventilateur se déclenche à la moindre sollicitation du processeur. Et en phases de calculs intensifs, il se fait bien présent avec près de 46 dBA ! Plus problématique, et malgré le bruit, il ne fait aucun doute que le système de refroidissement est à la peine et pénalise les performances comme nous l’avons évoqué un peu plus haut.

Au toucher, le dessous du châssis est tiède, tout comme le repose poignet côté droit.

Quant aux profils de ventilations proposés par HP via le Command Center, en dehors de l’impact sur les performances déjà évoqué, nous n’avons constaté aucune différence perceptible, tant pour la chaleur que le bruit.

Avec une moyenne d’environ 5h20, l’autonomie ne constitue pas non plus le point fort de ce portable. Sollicitée de façon intensive, avec la luminosité au maximum et le profil d’alimentation réglé sur « Performances optimales », la batterie s’éteint après 2h30. A l’inverse, en mode avion et le rétro-éclairage au minimum, comptez environ 10h d’autonomie. Un peu juste pour un ultrabook dont la vocation première reste la mobilité. La concurrence propose facilement 2, voire 3h de mieux.

Bon point en revanche, le chargeur est compact (62x62x28 mm), pas trop lourd (280 g) et offre une belle longueur de câble (2.5m).

Après quelques jours d’utilisation, le HP Envy x360 – 13-ag099nf nous a laissé un sentiment mitigé.

Si le châssis, le design, la finition ou encore le clavier sont des plus convaincants, d’autres éléments viennent ternir le tableau. Le système de ventilation est trop présent tout en étant manifestement à la peine face au processeur Ryzen qui ne peut alors s’exprimer pleinement dès que les tâches s’intensifient. L’autonomie est quant à elle trop juste pour séduire les nomades. Enfin, si la technologie SureView est une bonne idée sur le papier, à l’usage, même inactive, elle réduit les angles de vision.

Reste la question du tarif. A plus de 900€, vous trouverez des configurations plus équilibrées sans difficulté. En revanche, à 699€ comme dernièrement lors d’une promotion, il se révèle bien plus intéressant pour qui recherche un ultrabook convertible en tablette. Il ne lui reste plus qu’à lui adjoindre un stylet compatible Windows Ink pour profiter d’une meilleure expérience tactile.