Test Huawei Matebook 14 2020 – AMD Ryzen 7 4800H ou Intel Core i7-10510U, lequel choisir ?

Depuis 2 ans, Huawei entend se faire une place sur le marché des ultrabook. Pour y parvenir la marque ne cherche pas à multiplier les modèles mais mise davantage sur une poignée d’ordinateurs portables ayant pour points communs un look soigné, une bonne configuration, le tout en affichant un tarif des plus attractifs à l’image du Matebook D14 que nous avions testé en début d’année et qui a depuis séduit de nombreux acheteurs. Aujourd’hui, Huawei profite de la rentrée pour commercialiser de nouvelles déclinaisons de son Matebook 14 avec à la clé des ultrabook mieux équipés avec notamment des processeurs plus performants et surtout un écran qui gagne en définition. Une montée en gamme pour séduire les utilisateurs plus exigeants. De quoi inquiéter la concurrence ?

Écran(s)	14″ IPS Chi Mei CMN8C03 / CMN8C02 (P140ZKA-BZ1) Haute Définition 3:2 Full View tactile multi-touch 100% sRGB (2160×1440, brillant)
Processeur	Intel Core i7-10510U Comet Lake (1.8 GHz, 4 cœurs) AMD Ryzen 7 4800H Renoir (3.0 GHz, 8 cœurs)
Mémoire vive installée	16 Go LPDDR3 2666 MHz (soudée)
Carte graphique	NVIDIA GeForce MX350 2 Go GDDR5 dédiés, Intel UHD 620 AMD Vega 7
Stockage	SSD M.2 NVMe PCIe de 512 Go
Connectique	1 USB 3.1 Type-C (Gen1 / Display Alt Mode), 2 ports USB-A 3.1 gen 1, HDMI, jack
Réseau	WiFi AC, Bluetooth 5.0
Clavier rétro-éclairé	Oui
Pavé numérique	–
Windows Hello	Oui, via lecteur d’empreinte
Système audio	2 haut-parleurs
Système d’exploitation	Windows 10 Famille 64 bits
Autonomie annoncée / Batterie	9 heures / Li-Polymère 56 Wh
Poids / Dimensions (mm)	1.5 Kg / 307x223x16 mm

Côté look, Huawei a fait de la sobriété sa marque de fabrique. Les nouveaux Matebook ne dérogent pas à la règle avec un design des plus discrets. Le coloris gris n’est pas sans rappeler celui des ordinateurs portables affublés d’une pomme sur leur châssis. Et au regard des appellations choisies par Huawei pour ses modèles, ce n’est pas un hasard. Ne boudons pas notre plaisir pour autant, il faut bien reconnaître que l’inspiration a du bon et même si le châssis du Matebook n’atteint pas la rigidité des châssis unibody d’Apple, la finition des ultrabook Huawei est excellente et souvent supérieure à ce que propose la concurrence dans cette gamme de prix.

En ouvrant l’écran, l’intérieur, tout aussi sobre, se dévoile. L’occasion d’apprécier l’écran borderless, tant sur les montants latéraux (5 mm) que le bord inférieur (12 mm). C’est là l’un des avantages d’un ordinateur portable doté d’un écran 3:2. La dalle en verre bord à bord permet quant à elle de profiter d’une surface lisse et donne ainsi le sentiment d’une finition plus soignée par rapport à la plupart des PC portables du marché qui ont des montants en plastique moins « flatteurs » visuellement.

L’accès aux composants est assez simple. Il suffit d’ôter la dizaine de vis qui maintiennent la face inférieure du châssis. Pensez à vous munir d’un petit clip’s pour faire levier (comme par exemple ceux présents dans ce kit). Pour autant, l’opération ne présente que peu d’intérêt, seul le SSD et la carte WiFi étant accessibles. Il pourra aussi être intéressant de procéder à un petit nettoyage du ventilateur au bout de quelques mois.

Pas de surprise côté connectique, Huawei propose les ports usuels. A gauche, un port USB-C (compatible avec les flux vidéos), une prise jack casque / micro ainsi qu’une sortie HDMI. A droite, s’ajoutent deux ports USB de type A (un USB 2.0 et un USB 3.2 gen1). L’essentiel est donc présent mais un second port USB-C aurait été appréciable, celui présent étant occupé en permanence pour la charge. Cela implique donc d’utiliser un adaptateur / hub pour connecter un autre périphérique USB-C, un comble à l’heure où cette connectique tend à se généraliser.

Avec ses deux petits haut-parleurs situés sous le châssis, le Matebook part avec un handicap face à certains de ses concurrents (notamment les Lenovo Yoga). A l’écoute, si la puissance est bien au rendez-vous, tout comme la spatialisation plutôt convaincante, le rendu reste assez plat. Et étrangement, aucun utilitaire audio n’est pré-installé sur la version Intel alors que le modèle AMD profite du logiciel Nahimic. Pas de quoi en faire un critère toutefois, ces améliorations logicielles se limitent le plus souvent à faire illusion. Rappelons toutefois pour nuancer que l’audio reste toujours LE parent pauvre des ordinateurs portables.

Huawei a fait le choix de miser sur des touches plus larges que la moyenne (16,5×16,5 mm) mais avec un espacement très réduit (moins de 3 mm), ce qui pourra dérouter certaines personnes de prime abord. De même, la course ultra-courte (0,8 mm) ne fera pas l’unanimité. Pour autant, sur ce Matebook 14, Huawei a réussi à conserver une frappe assez douce et au bruit feutré. Les étudiants apprécieront pour saisir des notes en toutes discrétion en amphi ou rédiger des mémoires à la bibliothèque sans importuner les voisins.

Le rétro-éclairage des touches peut être ajusté selon deux intensités. Une troisième un peu plus soutenue aurait sans doute été appréciée mais si l’on considère que le rétro-éclairage n’a de sens que lorsque la luminosité ambiante est faible, celui du Matebook 14 remplit son office.

Le bouton de mise sous tension cache également le lecteur d’empreinte digitale. Simple, discret et pratique au quotidien.

Le touchpad profite de dimensions généreuses (120×73 mm). Pas de reproche à émettre en ce qui concerne la glisse ou le pointage. En revanche, plus de fermeté (plus particulièrement dans le coin inférieur bas à droite) et un bruit plus feutré pour le clic physique seraient appréciables. C’est assurément le talon d’achille de ce Matebook 14.

A l’instar des autres ordinateurs portables Huawei, la webcam est dissimulée dans une des touches du clavier. Un emplacement intéressant pour la confidentialité mais pas très flatteur en termes d’angle de vue. Dommage car au-delà de cet inconvénient, la qualité d’image est plutôt correcte pour un ordinateur portable.

Attention, pas d’écran tactile sur la version équipée du Ryzen 5Outre le châssis bien fini et sobre, l’écran est sans conteste le point fort de ces nouveaux Matebook 14. D’abord de par son format (3:2) peu commun même si quelques modèles l’ont également adopté ces derniers mois. Il en résulte un affichage avec un peu plus de hauteur. Quelques pixels supplémentaires agréables pour naviguer sur Internet, rédiger sous Word, utiliser une fiche de calcul Excel ou de façon plus générale pour travailler. A l’inverse, le format 3:2 s’avère moins propice aux usages liés à la vidéo.

Côté définition, l’écran IPS Fullview 2K affiche une définition de 2160×1440 pixels. Certains utilisateurs tenteront sans doute de laisser le réglage natif (1 pixel pour 1 pixel) mais pour la plupart, les textes et autres éléments d’interface seront trop petits. Il conviendra alors d’opter pour une mise à l’échelle pour profiter d’une meilleure lisibilité. Le bon compromis est sans doute d’opter pour une mise à l’échelle de 125%, ce qui correspond en pratique à une surface utile est de 1728×1152 px, une définition pas si éloignée du traditionnel Full HD. Sinon, sans doute plus consensuel, le 150% avec son équivalent 1440×960 et donc une taille d’affichage plus « grosse ». Quant à ceux qui s’interrogent de l’intérêt d’un écran doté d’une résolution plus dense sur une diagonale aussi petite, il faut y voir l’opportunité de profiter de polices plus lisses et de moins deviner les pixels même si sur une diagonale de 14 pouces, l’effet n’est pas si évident (après, tout dépend de la sensibilité de chacun sur ce point). Bien évidemment, avec 2,4 MP, l’effet « waouh » n’est pas aussi prononcé que sur une dalle UHD (8,2 MP) mais c’est une alternative qui a le mérite de moins solliciter le système et la batterie.

Par défaut, le réglage de la température de couleur manque de contraste. Nous vous conseillons donc d’utiliser le pré-réglage « plus froid » si vous ne possédez pas de sonde de calibration pour créer un profil de caractérisation plus adéquatAu-delà de son format et sa définition, le Matebook 14 version fin 2020 profite aussi d’une dalle de meilleure qualité. L’espace sRGB est ainsi couvert en totalité. Un bon point pour les photographes et autres amateurs d’image pour qui la colorimétrie et la fidélité d’un écran, fût-il d’un ordinateur portable, est importante. La luminosité maximale est elle aussi supérieure à la moyenne avec 415 cd/m² mesuré. Le taux de contraste s’établit à 1244:1 avec un DeltaE inférieur à 1,1 sur nos deux dalles après caractérisation.

Soulignons enfin que l’écran de ce Matebook est tactile (sauf sur le modèle équipé d’un Ryzen 5 4600H) et possède donc à ce titre une surface brillante, particulièrement sensible aux reflets. Un traitement anti-reflet à l’image de celui proposé par Apple sur ses MacBook, pour rester dans la comparaison, serait le bienvenu. Quant au tactile, il est parfois plaisant de pouvoir valider une boite de dialogue ou cliquer sur un lien en touchant l’écran (et on s’y habitue vite) mais cela reste anecdotique comparé aux possibilités offertes par un ultrabook convertible en tablette.

Le Matebook 14 2020 est décliné en deux versions, l’une basée sur un processeur Intel Core i7 associé à une GeForce MX350 (KLVC-WXX9). De l’autre, une plateforme AMD Ryzen 7 4700H épaulée par sa puce Vega 7 intégrée (KLVL-WXX9).

En termes de puissance brute, le Ryzen avec ses huit cœurs et son TDP de 45W domine sans conteste le Core i7 Quad core et son petit TDP de 15W. Un écart particulièrement marqué dans les benchs synthétiques comme Cinebench R20 (score CPU de 3808 vs 1635) mais aussi sur les tâches s’appuyant uniquement sur le processeur, comme par exemple sous Handbrake où la conversion d’une vidéo 4K en 1080p demande 1m47 au processeur Ryzen contre 4m25 avec le Core i7-10510U.

Mais si les logiciels restent très dépendants du processeur et de sa fréquence, ils sont aussi de plus en plus nombreux à s’appuyer sur la puce graphique pour accélérer certaines tâches. Et là, le Matebook 14 Intel reprend vigueur grâce à sa carte graphique dédiée, même si la GeForce MX 350 n’est pas très puissante dans l’absolu. Ainsi, sous Davinci Resolve par exemple, le Matebook Intel exporte notre montage en 3m11 contre 3m29 pour la déclinaison AMD. Une logique que l’on retrouve sous Capture One Pro 12 lors de l’export de 100 photos où les temps sont de 4m32 et 4m50 respectivement.

Les casual gamer auront eux aussi tout intérêt à privilégier le Matebook 14 Intel et sa GeForce MX 350. La carte Nvidia offre en moyenne 50% de FPS en plus, ce qui laisse davantage de latitude pour espérer jouer en Full HD.

En pratique, il est ainsi possible de jouer en Medium à 35/45 FPS sur la plupart des jeux récents pas trop exigeants en puissance 3D, comme par exemple Formula One 2019, Fortnite, Fifa 20 sans oublier les Sim’s.

Le SSD WDC (SN730 SDBPNTY-512G) ou Samsung (MZVLB512HBJQ) offre de très bons débits.

Dans l’ensemble le Matebook 14 est un ultrabook plutôt silencieux. Peu sollicité, les ventilateurs sont inaudibles. Lorsque la charge de calcul s’intensifie, la vitesse des ventilateurs varie mais le bruit reste contenu.

Sur le papier, la version Intel est avantagée par son processeur basse consommation et ses 39 dBA au plus fort contre 43 dBA sur le Matebook 14 équipé du CPU AMD (voire 46 dBA lorsqu’il est fortement sollicité durant plusieurs minutes). Toutefois, en réalité, grâce au diamètre plus important de ses ventilateurs, c’est paradoxalement la version AMD qui est perçue comme plus « agréable » dans un environnement calme. Le bruit est plus étouffé, avec davantage une sensation de souffle là où le modèle sous Intel émet une fréquence plus aiguë, avec à la clé une sensation d’un bruit plus « sifflant » et donc moins agréable.

Châssis fin, processeur avec TDP de 45W d’un côté et carte graphique dédiée de l’autre, rime sans surprise avec températures élevées. Le Matebook Intel affiche une moyenne autour de 80°C alors que son homologue sous Ryzen frôle les 90°C lorsque le CPU est sollicité durant plusieurs minutes (avec une température ambiante de 22-24°C).

A noter que si nous n’avons pas constaté de phénomène de throttle à l’usage, le système de refroidissement est manifestement sous dimensionné pour exploiter pleinement le potentiel du Ryzen 7 4800H puisque sur les tests longs, le MagicBook Pro pourtant équipé d’un processeur moins puissant (Ryzen 5 4600H hexacore) s’en sort parfois mieux. De même, l’Asus G14 avec son Ryzen 9 4900HS pourtant doté d’un TDP de 35W se montre lui aussi plus rapide. Il est d’ailleurs surprenant que Huawei n’ait pas choisi les Ryzen 4600HS, 4800HS ou 4900HS, plus propices à intégrer un châssis d’ultrabook 14 pouces…

Comme évoqué dans la partie consacrée aux performances, le nouveau Matebook 14 est proposé sous deux plateformes. L’une basse consommation (Intel) et l’autre plus véloce mais plus énergivore. Il en résulte donc, et sans surprise, un impact sur l’autonomie.

Ainsi, sur le Matebook 14 équipé du processeur AMD Ryzen, tablez sur une autonomie moyenne de 8h40 environ contre 13h sur la version dotée du processeur Intel (WiFi actif, luminosité réglée à 140 cd/m2). Un écart non négligeable.

Une différence aussi présente pour l’autonomie maximale (luminosité à 15 cd/m² – mode avion) avec respectivement 18h (AMD) et 25h (Intel).

Le bloc d’alimentation de 65W est identique aux autres modèles de la marque Huawei / Honor (60x60x28 mm – 200g). Il est livré avec un câble USB-C de 1,8m.

Avec son nouveau Matebook 14, Huawei a conservé les points forts de ses prédécesseurs tout en corrigeant des (petits) reproches qui pouvaient freiner certains acheteurs potentiels. De quoi inquiéter la concurrence en somme. Car si les alternatives ne manquent pas, rares sont celles à proposer un ultrabook aussi homogène avec une fiche technique aussi solide à un tarif aussi contenu.

Son châssis sobre et de bonne facture associé à un écran 3:2 constituent les atouts les plus marquants du Matebook 14 2020. Les performances sont également au rendez-vous, avec un petit avantage pour la déclinaison AMD même si, opter pour un processeur aussi puissant sans l’associer à une (petite) carte graphique nous semble regrettable. D’autant plus en l’absence de port Thunderbolt 3 qui rend impossible le fait de contourner ce point faible avec un boitier eGPU et une carte graphique externe. C’est pourquoi, à la question de savoir quelle version choisir entre le Matebook 14 Intel et AMD, notre préférence va vers la première. Certes, un peu moins véloce sur le papier mais in fine plus polyvalente et mieux armée pour l’avenir à notre sens au regard de l’importance croissante du GPU pour de nombreux logiciels (notammant ceux d’Adobe). Et c’est aussi surtout celle qui sied mieux à l’esprit d’un ultrabook fin et léger en offrant davantage d’autonomie (environ 5h supplémentaires !).

Le Huawei Matebook 14 2020 Intel obtient la note de 4/5 contre 3,5/5 pour le Matebook 14 AMD

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