Test Asus Zephyrus Duo GX551 – portable gamer RTX 3080, Ryzen 5900HX

Le processeur le plus puissant du moment (AMD Ryzen 5900HX), la meilleure carte graphique disponible sur un PC portable gamer (Nvidia GeForce RTX 3080), Asus a choisi les meilleurs composants pour son nouveau flashship destiné aux joueurs fortunés. Mais ce n’est pas son seul atout, ce PC portable gamer surpuissant peut aussi compter sur une dalle UHD 120Hz, une première, secondé du ScreenPad+, un deuxième écran tactile situé au-dessus du clavier. Alors gadget ou killer feature ?

Écran fermé, le Zephyrus Duo est pour le moins discret pour un PC portable gamer. Seul le logo ROG pourra trahir son ADN. Les connaisseurs reconnaitront également la coupe franche avec d’un côté une partie lisse et de l’autre de « petits points », caractéristiques de la gamme Zephyrus depuis quelques mois. Le châssis aluminium est de bonne facture et inspire confiance quant à sa solidité. L’épaisseur reste contenue, au regard de la configuration embarquée, 24 mm environ ou une trentaine de millimètres en prenant en compte les tampons caoutchouc destinés à favoriser la circulation de l’air.

Asus a aussi soigné le dessous du châssis avec une alternance de motifs et aérations. L’accès aux composants ne pose pas de difficulté particulière, il suffit de s’attaquer aux 16 vis présentes. L’intérêt est toutefois limité, un seul slot de mémoire vive est accessible. Si besoin, un second slot m2 est disponible.

Écran ouvert, la sobriété est toujours de mise. L’occasion d’apprécier la jolie cinématique d’inclinaison du ScreenPad+. Marque de fabrique de la gamme Duo, ce second écran n’est pas sans conséquence sur le clavier et le touchpad, étriqués sur la partie basse du châssis. Mais nous y reviendrons un peu plus tard.

L’écran pourrait être qualifié de borderless en ne considérant que les bordures latérales et supérieures (7 mm). Mais il faut composer avec un bord inférieur très massif, de près de 5 cm ! En plastique mat, il n’est pas des plus flatteurs à l’œil. Si certains n’apprécient pas les dalles en verre bord à bord pour leurs reflets, elles ont au moins le mérite de renvoyer un sentiment de finition plus soignée, davantage en adéquation avec un ordinateur portable haut gamme comme ce Zephyrus Duo dont le tarif dépasse les 4000€ !

Pour un PC portable 15 pouces, le Zephyrus Duo dispose d’une connectique complète et variée. A gauche, un lecteur de carte micro-SD, la prise destinée à l’alimentation, et une prise jack casque / micro.

A droite, trois ports USB 3.2 Gen2 dont 2 USB-A et un USB-C compatible avec la charge (en dépannage vu la puissance nécessaire pour alimenter une telle config) et DisplayPort.

Et c’est tout ? Non, Asus a eu la bonne idée d’intégrer un port Ethernet, une sortie HDMI un USB-A 3.2 Gen2 supplémentaires à l’arrière de l’ordinateur. Pratique pour le « câble management ». Dommage que la prise d’alimentation secteur n’y ait pas trouvé sa place elle aussi, tant elle est encombrante et peu esthétique.

Le système audio est souvent le talon d’Achille des ordinateurs portables. Mais ce n’est pas le cas pour le Zephyrus Duo. Puissant, bien équilibré avec en prime une bonne spatialisation grâce à ses 4 haut-parleurs dont deux situés en façade derrière le ScreenPad+.

 

C’est de loin le meilleur système audio que nous ayons eu l’occasion d’entendre ces derniers mois !

Si l’audio fait bonne impression, le clavier laisse un sentiment bien plus mitigé. Non pas que la frappe soit inconfortable, bien au contraire. Les touches sont douces, de bonnes dimensions (16,1×14,6 mm), bien amorties avec en prime un bruit feutré des plus agréables. L’espacement est correct (3,5 mm) tout comme la course (1,3 mm). Non, le vrai problème vient de sa position par rapport au châssis. Asus fournit bien un repose poignet en caoutchouc pour améliorer l’ergonomie et ainsi retrouver une frappe plus confortable mais cela implique de penser à le transporter et de s’en encombrer. Il a en prime tendance à glisser et pour couronner le tout, attire la poussière tel un aimant. Bref, c’est là le talon d’Achille du Zephyrus.

Le touchpad souffre lui aussi de son emplacement avec en prime une surface étriquée non cliquable (60×77 mm). A utiliser en dépannage, guère davantage.

Asus n’a pas jugé bon d’intégrer un lecteur d’empreinte digitale, et en l’absence de webcam, il faut donc se passer de Windows Hello. A l’heure de sa généralisation et au regard du confort apporté, c’est regrettable. D’aucuns se consoleront avec les nombreuses options de personnalisation du rétro-éclairage, compatible avec les périphériques et accessoires Aura Sync.

Asus offre deux choix d’écrans sur son Zephyrus Duo, l’un Full HD 300 Hz, parfait pour une utilisation 100% Gaming, l’autre UHD 120 Hz, plus polyvalent, présent sur notre modèle. Avantage, vous profiterez d’une finesse accrue, idéale pour la lecture.

 

Mais un écran 4K, c’est aussi quatre fois plus de pixels à afficher et rafraichir, et même avec une RTX 3080, ce n’est pas une mince affaire.

Et sur un écran de 15,6 pouces difficile d’apprécier une telle définition. Une dalle 4K n’apporte pas de vrai plus selon nous. Vous l’aurez compris, si le jeu est votre première motivation à l’achat d’un PC portable, optez pour l’écran 1080P.

Aucune option tactile n’est proposée. Un détail sans doute pour beaucoup mais il est parfois tentant de cliquer sur l’écran principal comme il est possible de le faire sur l’écran secondaire qui est lui tactile. Cela améliorerait l’ergonomie en prime dans certaines situations.

Côté colorimétrie, la dalle UHD AU Optronics AUOB394 (B156ZAN05) dispose de solides atouts. Luminosité maximale de 405 cd/m2 (360 cd/m2 pour le ScreenPad), taux de contraste de 1055:1, deltaE moyen de 1,8 et couverture totale des espaces sRGB et RGB. Il est par ailleurs possible de choisir entre plusieurs pré-réglages voire de caractériser l’écran sans avoir recours à un logiciel tiers via l’onglet GameVisual de l’utilitaire Armoury Crate. Seule condition, posséder une sonde i1Display Pro de Xrite.

Toute la singularité du Zephyrus Duo réside donc dans le ScreenPad Plus, ce second écran positionné au-dessus du clavier. Un concept né en 2019 sur les ZenBook et repris depuis sur le Zephyrus Duo.

 

Depuis sa première itération, Asus a peaufiné sa copie

Le ScreenPad Plus s’incline désormais à l’ouverture du châssis pour une meilleure lisibilité. Cette inclinaison est fixe et ne peut donc être ajustée par l’utilisateur. Dommage. Asus a par ailleurs profité de l’occasion pour mettre à profit cette « ouverture » supplémentaire pour offrir davantage d’air frais aux ventilateurs. Une bonne idée.

Outre ces améliorations techniques, Asus a aussi travaillé l’intégration software de son ScreenPad. On retrouve donc les raccourcis pour basculer facilement une fenêtre d’un écran à l’autre sans avoir besoin de l’accompagner à la souris. Pratique et bien pensé. Idem pour les options de personnalisation, assez nombreuses, tant pour créer des boutons de raccourcis dédiés au lancement de ses applications favorites que pour définir des zones de répartition des fenêtres sur les deux écrans. Citons également Quick Key pour créer des boutons virtuels de raccourcis ou Handwriting pour dessiner ou signer depuis le ScreenPad.

L’autre innovation réside dans la fonction ScreenXpert, un panneau de contrôle pour le moment réservé à la Creative Suite d’Adobe (Photoshop, Lightroom, Première Pro, After Effects). L’idée est de reprendre le concept des Loupedeck et autre Palette Gear mais en virtuel via des boutons, molettes et sliders virtuels. L’utilisateur agit alors au doigt via le ScreenPad Plus. Le concept est intéressant, l’interface bien réalisée mais même après plusieurs heures à se forcer à l’utiliser, difficile d’avoir une vraie efficacité. L’absence de boutons physiques ne permet pas de trouver ses repères intuitivement et oblige donc à regarder en permanence le ScreenPad pour passer d’un bouton à l’autre. Et pour ne rien arranger, l’absence de tactile sur l’écran principal implique de reprendre sa souris pour interagir avec l’interface générale de l’application. Par exemple, sous Lightroom, pour passer d’une image à une autre. Pas très ergonomique.

Bref, in fine, aussi bon soit-il, difficile de réellement trouver un avantage à ce second écran.

 

Le concept est intéressant, Asus offre de nombreuses possibilités bien pensées pour la plupart mais on revient souvent, pour ne pas dire toujours, à la conclusion que le couple clavier et souris est plus efficient.

Le principal atout, voire l’unique, reste donc la possibilité de déporter l’affichage. Mais est-ce que cet écran de 35×10 cm justifie autant de concessions sur l’ergonomie générale ?

Équipé d’un processeur AMD Ryzen 9 5900HX et d’une GeForce RTX 3080, l’Asus Zephyrus Duo embarque les composants les plus performants en ce début 2021 pour un PC portable (gamer).

Côté CPU, on retrouve donc un processeur Octo Core avec une fréquence de base de 3,3 GHz (jusqu’à 4,6 GHz en pointe) et 20 Mo de cache L3. En termes de performances, ce nouveau Ryzen 9 se positionne comme le processeur pour ordinateur portable le plus performant du moment. Et même face à un processeur de bureau, le Ryzen 9 5900HX n’est pas ridicule.

Pour plus de détails, nous vous invitons à consulter notre article dédié : Que vaut le Ryzen 5900HX face aux Core i7-10875H, Core i7-10750H et Ryzen 4900H ?

La nouvelle plateforme AMD Cezanne prend en charge le PCIe Gen4 et permet donc d’afficher des débits pour le moins impressionnants !
Pour autant, au-delà des chiffres, impossible de ressentir une différence à l’usage avec un SSD plus « conventionnel ».

Attardons-nous donc un peu plus sur la carte graphique, une GeForce RTX 3080. Issue de la dernière génération de GPU Nvidia (Ampère), la RTX 3080 est la carte graphique la plus puissante disponible sur un ordinateur portable (gamer) en 2021. Elle se compose de 6144 coeurs Cuda (contre 3072 sur la RTX 2080 Super) et embarque jusqu’à 16 Go de GRRD6 !

Les RTX 3000 profitent de diverses améliorations (voir notre article pour plus de détails) mais la plus importante est sans doute le Dynamic Boost de seconde génération. Derrière cette appellation se cache la possibilité de mieux allouer la puissance entre le CPU et le GPU en fonction de la demande. Ainsi, avec un jeu très dépendant de la puissance graphique, un PC portable compatible pourra allouer jusqu’à 15W supplémentaires à la carte graphique. De quoi profiter de quelques FPS supplémentaires avec certains titres. Nvidia pousse les constructeurs à communiquer sur la prise en charge ou non de cette technologie mais si vous voulez vérifier que votre ordinateur portable avec RTX 3000 est compatible, il suffit de lancer le Panneau de configuration Nvidia puis de cliquer sur « Informations système en bas à gauche » et de chercher la ligne correspondante.

Alors que vaut cette RTX 3080 en jeux ? Nvidia avait évoqué jusqu’à 2 fois plus d’efficience par rapport aux RTX 2000. Comme toujours, l’affirmation est un peu trop ambitieuse et tient plutôt de l’exception que de la règle. On constate malgré tout un joli gain, de l’ordre d’une 20aine de FPS en moyenne. Aucune crainte à avoir pour jouer en 1080P en ultra donc, même avec les titres à venir dans les prochains mois. En 4K en revanche, même avec le DLSS activé, difficile de dépasser les 50/60 FPS. Mieux vaut donc rester sur un écran en 1440P si vous voulez jouer sur un moniteur externe sans trop toucher au niveau de détails. Aidé par le DLSS, la Ray-Tracing profite davantage de la puissance de cette RTX 3080. Faut-il pour autant l’activer, et accepter une perte de FPS au profit de l’esthétisme, vaste débat dont nous vous laissons seul juge.

Autre constat intéressant, le Zephyrus Duo offre des performances très proches du MSI P100X, un PC de bureau « compact » pourtant équipé d’un processeur et d’une carte graphique desktop (i9-10900K / RTX 2080 Super). De quoi mesurer les progrès réalisés sur les PC portables ces dernières années même si certains en attendent encore plus. Il convient toutefois de garder à l’esprit les nombreuses contraintes thermiques qui pèsent sur un châssis aussi compact que celui d’un ordinateur portable où chaque centimètre carré est compté là où un desktop profite d’un volume bien plus important, sans même parler de la possibilité d’avoir recours au watercooling. Et surtout, une RTX 3080 desktop consomme à elle seule pratiquement autant que notre Zephyrus dans son ensemble… Apple avec sa puce M1 basée sur une architecture ARM laisse entrevoir un changement possible à l’avenir mais en 2021, ce n’est pas d’actualité dans le monde PC et sans doute pas avant encore plusieurs années.

Terminons par un rappel qui nous semble nécessaire. La sortie des RTX 3000 a visiblement déclenché un regain d’intérêt chez certains dont la quête semble être de trouver la meilleure fiche technique au tarif le plus bas possible. Une recherche légitime mais qui ne nous semble pas la plus pertinente pour l’achat d’un PC portable gamer. Mieux vaut sur le papier un modèle un peu moins « performant » mais plus équilibré avec un bon châssis et un écran de qualité plutôt qu’un modèle a priori plus performant mais dont le tarif plancher implique des concessions plus ou moins nombreuses.

Les tests de performances ont tous été réalisés en mode Turbo afin de mesurer le potentiel de ce Zephyrus. Libre à chacun ensuite de choisir entre le mode normal, un peu plus discret mais sensiblement moins performant ou le mode manuel pour les plus exigeants

<

Gros CPU, carte graphique la plus performante du moment, le tout dans un châssis relativement compact, de quoi craindre le pire pour nos oreilles. Et bien, contre tout attente, le Zephyrus Duo s’en sort plutôt bien. N’espérez pas un PC silencieux, c’est impossible avec une telle config. Mais en mode normal, les ventilateurs alternent entre phases de repos (où l’ordinateur est donc silencieux) et phases de fonctionnement pour une pression sonore comprise entre 46-49 dBA selon la vitesse de rotation et une température moyenne de 85°C pour le CPU et 76°C pour le GPU en jeux (température ambiante de 20/21°C).

En activant le mode Turbo, le bruit se fait plus présent (55 dBA), les ventilateurs tournent en continu, les températures restent stables voire perdent 1 ou 2 degré(s) mais l’enveloppe supplémentaire allouée au TDP et la hausse des fréquences de la carte graphique permettent de gagner 4/5 FPS (ou grappiller quelques secondes sur un export vidéo / rendu 3D). Est-ce que le jeu en vaut la chandelle, encore une fois, à vous de voir.

Au toucher, le dessous du châssis est très chaud, limite brûlant après une session de jeux. Les autres parties sont tièdes.

Avec son poids de 2,4 Kg et surtout son ergonomie conçue pour être bien calé sur une surface plane, le Zephyrus n’est pas le mieux armé pour un usage nomade. Son autonomie moyenne, à peine supérieure à 3h avec le ScreenPad actif, 4h sans, confirme qu’il ne faut pas trop s’éloigner d’une source d’alimentation et ce, malgré une « grosse batterie » de 90Wh.

Le chargeur est par ailleurs très imposant, tant en termes de dimensions (18×8,5×4 cm) que de poids (1Kg) !.

Après quelques jours passés en la compagnie du Zephyrus Duo, que retenir ? Sans hésiter ses performances, en progrès par rapport à la génération précédente mais l’on n’en attendait pas moins d’un ordinateur portable équipé des meilleurs processeur et carte graphique de 2021.

La châssis est impeccable, le bruit et la chaleur plutôt bien maitrisés grâce aux profils (au regard de la configuration embarquée une nouvelle fois). L’écran UHD est un bonheur au quotidien mais sans doute trop contraignant pour les gamers dont le jeu est l’unique motivation. Pour un usage plus polyvalent, c’est en revanche un choix judicieux. Saluons toutefois la fréquence de 120 Hz de sa dalle, une première sur un écran 4K de PC portable.

 

Quant à son ScreenPad+, le second écran qui lui vaut sa singularité, son intérêt dépendra de vos usages et surtout de votre motivation à revoir vos habitudes pour l’intégrer dans votre workflow.

Il semble toutefois davantage destiné aux créatifs, photographes et vidéastes, qu’aux joueurs. Reste à savoir si, aussi bon soit le Zephyrus Duo, cela justifie de dépenser plus de 4500€ dans un ordinateur portable dont la conception le rend très dépendant d’un clavier et d’une souris externe ?

Au risque de paraitre trop conservateur, on serait tenté de répondre par la négative. Mais le Zephyrus Duo est sans doute avant tout une vitrine du savoir-faire et de l’innovation des équipes Asus et à ce titre, il remplit parfaitement son office.