Test Asus VivoBook Pro 14X OLED – Un ultrabook contrasté

Longtemps espéré tel un Graal, le mythe de l’ordinateur portable compact (sur)puissant est désormais réalité. Les diverses évolutions technologiques de ces dernières années permettent aujourd’hui d’intégrer processeurs et cartes graphiques tout droit empruntés aux PC portables gamer dans un ultrabook de 14 pouces à peine plus épais qu’un smartphone. Et en y ajoutant un écran OLED, doté d’une fréquence de 90 Hz qui plus est, Asus semble tenir la recette du succès. Mais est-ce aussi simple ? Éléments de réponses à travers notre test du VivoBook Pro 14…

Avec sa gamme VivoBook, Asus entend conserver la sobriété chère à de nombreux acheteurs potentiels mais tout en apportant une petite touche de fraicheur pour séduire un public plus jeune, lycéens ou étudiants à la recherche d’un ultrabook capable de les accompagner au quotidien. Cette dernière se matérialise ici par une plaque positionnée sur l’arrière de l’écran, reprenant le nom du modèle ainsi que quelques hashtags. A l’intérieur, la touche Esc se pare d’un orange vif quand la touche Entrée mise sur une ligne de motifs. L’ensemble reste malgré tout assez sobre pour convenir au plus grand nombre.

Côté finition, si l’extérieur fait bonne impression, notamment avec un châssis à la rigidité sans faille, l’intérieur laisse un sentiment plus mitigé. En cause, le revêtement des reposes poignets légèrement granuleux et une sensibilité plus marquée à la pression sur sa partie droite. Rien de problématique pour autant, du moins tant que l’on compare à des ordinateurs portables de milieu de gamme.

L’accès aux composants ne pose guère de difficulté mais ne présente pas d’intérêt. Seul un slot SSD (occupé) est accessible. La mémoire vive est quant à elle soudée à la carte mère à l’instar des autres ultrabooks de 13-14 pouces. A prendre en considération au moment de l’achat donc.

De prime abord assez complète, la connectique de ce VivoBook Pro 14 risque in fine de laisser un gout amer pour certains utilisateurs. En cause, la présence de deux ports USB 2.0 et un port USB-C uniquement compatible avec les données. Autrement dit, impossible de l’utiliser pour recharger la batterie ou en guise de port vidéo. Fin 2021, sur des ultrabooks dont certains frôlent les 1500€, difficile de comprendre la justification de telles limitations…

Malgré un système audio signé Harman Kardon et DTS Audio, le VivoBook Pro 14 ne mérite pas qu’on s’y attarde. La faute à un rendu froid et surtout une tendance à saturer (du moins sur notre exemplaire).

Heureusement, le VivoBook Pro 14 peut compter sur son clavier pour faire oublier sa partie son. La saisie se révèle très agréable grâce aux touches bien dimensionnées (15,8×15,3 mm – 3,1 mm d’espacement) offrant en prime un toucher très doux grâce à une course idéale (1,4 mm).

Le rétro-éclairage peut être ajusté sur trois positions. De quoi répondre à toutes les situations… du moins tant que l’on se trouve dans un environnement où l’obscurité prédomine. Car en journée, activer le rétro-éclairage rend tout simplement illisible le lettrage des touches !

Le bouton de mise sous tension peut sembler « classique » mais il intègre bien un capteur d’empreinte digitale compatible Windows Hello.

Le touchpad profite d’une surface généreuse (130×75 mm) avec en prime une surface en verre. Un atout pour profiter d’une glisse plus rapide et précise.

Mais la pavé tactile ne sert pas qu’à déplacer le curseur. A l’instar d’autres ordinateurs portables de la marque, Asus lui offre un second usage. Point de pavé numérique virtuel ici mais un « dial ». Autrement dit, une sorte de molette tactile, l’objectif étant cette fois de s’adresser aux créateurs de contenus.

Photographes, Youtubers et autres professionnels de la vidéo pourront ainsi profiter d’intégrations supplémentaires dans leurs logiciels favoris. Lightroom, Photoshop, Première Pro sont ainsi pris en charge nativement. Il devient ainsi possible de zoomer, régler la taille d’un outil ou ajuster un curseur par exemple, simplement en effectuant une rotation du bout du doigt sur ce « dial ». Quant aux autres logiciels, il est possible d’ajouter une prise en charge partielle, basée sur les raccourcis clavier.

 

Asus Dial : gadget ou « killer feature » ?

Chacun en jugera en fonction de ses habitudes et de sa propension à les bousculer. Toujours est-il que la réalisation est impeccable et n’appelle pas de critique à ce niveau. Et pour ceux qui se demandent comment activer ce dial virtuel, il faut faire un glissé de haut en bas en diagonale au niveau du pictogramme et non chercher à appuyer dessus comme le voudrait la logique.

Il est désormais temps d’évoquer LE point fort de ce VivoBook Pro 14 : son écran. Équipé d’une dalle OLED, l’ultrabook Asus se démarque de la concurrence en embarquant une technologie habituellement réservée aux téléviseurs et smartphones haut de gamme. Asus enfonce le clou en proposant en prime une fréquence de 90 Hz (contre 60 Hz habituellement) et une définition de 2880×1800 pixels sans oublier un ratio 16:10. Autrement dit, le VivoBook Pro 14 en met immédiatement plein la vue avec son taux de contraste exceptionnel, sa large palette de couleurs (les espaces sRGB, RGB et DCI-P3 sont couverts en totalité), sans oublier sa finesse d’affichage accrue grâce à sa densité de pixels supérieure à celle d’un écran Full HD.

 

Faut-il pour autant considérer une dalle OLED comme le must-have ?

Pas nécessairement. D’une part car la luminosité de 400 nits n’est pas toujours suffisante pour pallier les reflets d’une dalle particulièrement brillante. Mais aussi et surtout car le risque de « marquage » reste plus important avec un écran OLED que sur une dalle LCD. Asus propose plusieurs garde-fous pour limiter les risques mais en fonction des usages, cela reste un élément à prendre en considération si votre utilisation implique de laisser l’écran figé sur une fenêtre statique durant plusieurs heures.

Si le cadre de l’écran de cet Asus VivoBook Pro 14 n’est pas le plus borderless du moment, son montant supérieur compense son épaisseur (12 mm) par la présence d’un petit accessoire qui fera mouche pour les utilisateurs soucieux de leur vie privée. La webcam peut en effet être occultée grâce à un cache intégré. Plus imposant que celui du Dell Inspiron 16 testé précédemment, il offre l’avantage d’une manipulation plus aisée. Seul bémol, son coloris flashy qui est certes cohérent en termes de design, a tendance à attirer l’œil à la moindre occasion.

Quant à la qualité d’image de la webcam (720P), elle reste décevante à l’instar de bon nombre d’ordinateurs portables du marché. Les micros offrent en revanche une captation bien plus satisfaisante.

Toujours dans l’optique de plaire aux créatifs et autres professionnels de l’image, Asus a choisi de délaisser les processeurs basse consommation moins véloce au profit d’un Ryzen 7 5800H. Un CPU AMD parmi les plus puissants du moment avec ses huit cœurs (16 threads) et son TDP de 45W. Processeur qui peut en outre être épaulé par une GeForce RTX 3050 (Ti) sur certaines déclinaisons du VivoBook Pro 14.

Il en découle des performances supérieures à la plupart des ordinateurs portables de 13 ou 14 pouces et bien plus proches des PC portable (gamer) de 15, 16 ou 17 pouces. Un atout indéniable pour les nomades ayant besoin d’une grosse puissance de calcul CPU. Dans cette optique, il nous semble indispensable de l’associer à une GeForce, pas seulement pour avoir la possibilité de jouer (en moyenne autour de 40 FPS en Full HD) mais aussi et surtout pour profiter de l’accélération GPU, de plus en plus importante, notamment dans les logiciels de montage vidéo.

Les tests ont été réalisés avec le Mode standard de l’utilitaire MyAsus associé au profil Performances Optimales de Windows. C’est selon nos mesures le couple qui offre les meilleurs résultats

Trois profils de ventilation sont proposés via l’utilitaire MyAsus. Le silencieux permet comme son nom l’indique de limiter les nuisances sonores (au plus fort 37 dBA) mais il faut alors accepter une baisse significative des performances.

Le Mode Normal est en pratique le plus approprié. Les ventilateurs sont souvent inaudibles et ne dépassent pas les 46 dBA au plus fort. La température processeur reste quant à elle autour de 90°C, 72°C pour la carte Nvidia. Et si le souffle est clairement perceptible, il reste supportable grâce à sa fréquence pas (trop) désagréable.

Quant au mode Performances, en théorie, il devrait être le plus véloce. En pratique, l’écart avec le profil Normal est insignifiant, au mieux 4-5 secondes de gagnés sur le temps d’exécution de nos différents benchs. Côté température, le CPU se stabilise à 95° alors même que les ventilateurs tournent à plein régime (52 dBA). Nous déconseillons donc l’usage de ce mode.

Format compact de 14 pouces associé à un poids contenu (1,4 Kg), le VivoBook Pro 14 s’adresse aux adeptes de la mobilité. Oui, mais avec son processeur « hautes performances », son écran 90 Hz et une batterie de capacité moyenne (63 Wh), l’ultrabook Asus ne peut rivaliser avec les ténors du segment en matière d’autonomie.

En pratique, il est raisonnable de tabler sur une autonomie moyenne de 8h30 (navigation web via WiFi, luminosité réglée à 140 nits). Il est toutefois possible de grappiller une heure supplémentaire en forçant la fréquence d’écran à 60 Hz dans les paramètres d’affichage Windows.

Le bloc d’alimentation de 130W n’est pas des plus compacts. De plus, comme évoqué précédemment, impossible d’utiliser un chargeur USB-C en dépannage !

A noter la possibilité de bloquer la charge de la batterie à 80 voire 60% via l’option « battery health charging » proposée dans l’utilitaire MyAsus. La durée de vie de la batterie devrait ainsi être davantage préservée si vous utilisez votre ordinateur portable la plupart du temps sur secteur sans pour autant avoir besoin de la pleine capacité de la batterie.

Sur le papier, l’Asus VivoBook Pro 14 dispose de solides arguments pour se démarquer sur un segment où la concurrence est rude. A commencer par son processeur AMD Ryzen Octo Core associé à une carte graphique dédiée. De quoi offrir de solides performances, plus proches de celles d’un PC portable gamer que des ultrabook de cette diagonale.

Autre atout, un écran OLED. A la clé, une colorimétrie à la pointe et des noirs profonds avec en bonus une fréquence de 90 Hz et un format 16:10.

Des qualités indéniables donc mais un ordinateur portable ne peut se résumer à son écran et son processeur. Et sur le reste, force est de constater que le compte n’y est pas. Du moins pour les déclinaisons les plus haut de gamme de ce VivoBook dont les tarifs peuvent flirter avec les 1500€ ! Dans cette gamme de prix, et en restant chez Asus, les Zephyrus 14 apparaissent bien plus intéressants et homogènes.

A l’inverse, les versions plus abordables du VivoBook Pro 14 vendues entre 800 et 1000€ sont bien plus intéressantes. Là, châssis, autonomie et les quelques concessions présentes dénotent moins. Et surtout, aucun concurrent ne peut se targuer d’offrir un tel rapport prix / performances sur cette diagonale.