Test Acer Nitro 5 AN515-58 – Performant mais est-ce suffisant ?

Le marché des PC portables gamer est depuis quelques années le plus convoité. Chaque constructeur tente de séduire les joueurs à coup de superlatifs et de design plus ou moins réussis. Acer, de son côté, joue plutôt la carte de la discrétion avec son Nitro 5. Trop ? Peut-être…

Sans être le plus sobre du marché, le Nitro 5 (AN515-58) reste assez discret. Coloris noir mat (sensible aux traces de doigts) simplement ponctué de quelques « lignes » au dos de l’écran afin d’apporter une petite touche gamer sans pour autant dénoter dans un environnement professionnel ou un amphi.

La finition est en adéquation avec le positionnement milieu de gamme de ce Nitro 5. Le châssis en polycarbonate offre une bonne rigidité, exception faite du centre de l’écran plus sensible à la pression mais sans pour autant être source d’inquiétude quant à sa durabilité à moyen terme.

L’accès aux composants ne pose guère de difficulté. Une dizaine de vis et l’affaire est entendue. La mémoire vive pourra être remplacée si nécessaire. Attention, Acer est resté sur de la DRR4 alors que la logique serait de la DDR5 avec une plateforme Alder Lake. Deux emplacements SSD libres sont présents. L’un au format m2, l’autre 2,5 pouces.

Héritage d’une conception ancienne, il aurait sans doute été plus judicieux d’utiliser cette place pour intégrer une batterie de plus grosse capacité. L’autonomie n’étant pas son point fort avec à peine 3h en navigation web !

Le bloc d’alimentation est assez encombrant (630g – 155x85x25 mm)

La connectique est repartie sur les trois faces du châssis. Si la présence de la prise d’alimentation et de la sortie HDMI situées à l’arrière est appréciable, y avoir positionné le seul port USB-C / Thunderbolt 4 n’est pas des plus judicieux au quotidien.

En effet, le manque de visibilité oblige souvent à se lever pour y brancher un périphérique. Inverser avec le port Ethernet, situé lui sur la tranche gauche, aurait sans doute été plus simple à l’usage.

A l’intérieur, une fois les autocollants ôtés, la sobriété règne. D’aucuns pourraient même trouver ce Nitro 5 austère. Heureusement, le coloris blanc du lettrage apporte un petit effet de contraste bienvenu. Les touches ZQSD sont mises en avant, tout comme la touche N au dessus du pavé numérique dédiée à l’utilitaire Nitrosens.

Le clavier profite d’un système de rétro-éclairage ajustable selon quatre niveaux d’intensité et aux coloris personnalisables eux aussi sur quatre zones. Divers effets dynamiques sont aussi possibles.

En termes de confort, la saisie est plutôt confortable avec une course généreuse (1,5 mm), un amortissement efficace et un bruit feutré appréciable. Un pavé numérique est aussi de la partie. Seul bémol, pour l’intégrer, il a fallu rogner sur la taille des touches (15,4×15,4 mm) et surtout l’espacement (3,7 mm). Rien de rédhibitoire en pratique, une fois passée une courte période d’adaptation le cas échéant. Le touchpad n’appelle guère de reproche même si ses dimensions (105×78 mm) peuvent sembler aujourd’hui un peu « petites ».

Système audio et webcam ne se détachent guère de la moyenne. Mais la plus grande déception vient de l’écran dont le gamut ne couvre que 61% de l’espace sRGB. Seulement. La luminosité maximale stagne à 270 nits. C’est faible, même pour un usage en intérieur.

Bilan mitigé pour le châssis donc. Mais qu’en est-il des performances ? Contrairement à certains concurrents, Acer a opté pour une RTX 3060 au TGP débridé (140W) avec en prime la possibilité de forcer son activation en direct (MUX) avec redémarrage de Windows.

Conséquence, la carte graphique pourra afficher quelques FPS supplémentaires par rapport à un modèle ayant un TGP autour de 100W. Pour autant, pas de quoi inquiéter les PC portables gamer équipés d’un GPU de la gamme supérieure (RTX 3070 Ti).

Autre conséquence, le système de refroidissement a manifestement du mal à encaisser toute la puissance. Le processeur se retrouve ainsi régulièrement à 100°C même en ayant pris soin de forcer la ventilation à son maximum (très bruyante au passage avec jusqu’à 58 dBA !). Il concède alors quelques secondes sur nos tests aux autres ordinateurs portables déjà testés et aussi équipés du Core i7-12700H.

Pour autant, est-ce un problème ? Non. Acer a fait le choix de privilégier la carte graphique au processeur. C’est une position qui se conçoit pour un PC portable gamer. Libre à chacun d’y adhérer ou d’opter pour un autre modèle plus homogène pour les utilisateurs à la recherche d’un ordinateur portable plus polyvalent.

Après quelques jours passés en compagnie du Nitro 5 2022, c’est un sentiment mitigé qui prévaut. Si certains choix peuvent se concevoir pour un PC portable gamer de milieu de gamme, les tarifs actuellement pratiqués ne plaident pas en sa faveur.

Fin juillet 2022, il faut débourser plus de 1500€ pour une configuration équivalente à celle testée (Core i7-12700H / RTX 3060). C’est trop puisqu’il est possible de trouver pour un budget proche des configurations plus puissantes ou des modèles Premium aux prestations plus convaincantes. A voir si de proches promotions permettent de ramener son tarif autour de 1000€ et ainsi le rendre plus légitime…

L’Acer Nitro 5 AN515-58 obtient la note de 3/5

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