Test Huawei MateBook 16s – le 16 pouces monte en grade

Les ultrabooks Huawei se suivent et se ressemblent, mais pour le meilleur. Avec son dernier venu, le MateBook 16s, le chinois peaufine encore sa copie en se pliant à la certification Intel Evo avec l’adoption d’un Core i7 Alder Lake-H et d’une dalle tactile. Est-ce suffisant pour intéresser les utilisateurs exigeants, vraisemblablement ciblés par son tarif élevé ? Réponse à suivre.

Écran(s)	16″ QHD Tactile LED 3:2 IPS 60 Hz (2520×1680, brillante)
Processeur	Intel Core i7-12700H Alder Lake (2.3 GHz, 14 cœurs)
Mémoire vive installée	16 Go LPDDR5 3200 MHz (dual channel, soudée)
Carte graphique	Intel Iris Xe 1.4 GHz
Stockage	SSD M.2 NVMe PCIe de 1 To
Connectique	2 USB 3.2 + 1 USB 3.2 Type-C (Gen1) + 1 USB 4.0 Thunderbolt 4, HDMI 2.0
Réseau	Wi-Fi 6 AX, Bluetooth 5.2
Clavier rétro-éclairé	Oui
Pavé numérique	–
Windows Hello	Oui, via lecteur d’empreintes
Système audio	2 haut-parleurs 2W
Système d’exploitation	Windows 11 Home 64 bits
Autonomie annoncée / Batterie	9 heures / Li-Polymère 2 cellules 84 Whr
Poids / Dimensions (mm)	2 Kg / 350 × 255 × 17,8

Esthétiquement, ce nouveau MateBook 16s reprend le même châssis que le Matebook 16 2022. Un châssis dont a eu l’occasion de chanter maintes fois les louanges au fil des tests de PC portable Huawei. Toujours très sobre avec la marque inscrite en grosses lettres au centre du couvercle, le boitier revêt un coloris gris foncé consensuel sur des surfaces en métal à la finition impeccable. Le poids est contenu et la taille aussi pour un 16 pouces. Rien à redire.

À l’intérieur, pas plus de surprise. On retrouve les haut-parleurs situés de chaque côté du clavier, le large touchpad et la dalle en verre qui permet de s’affranchir des bordures plastiques aperçues sur de précédentes générations de l’ultrabook (mais dont la surface brillante ne fera pas l’unanimité). A noter que la webcam 1080p retrouve sa place initiale, au-dessus de l’écran et non sous une touche de clavier, ce qui est fort appréciable. On attendait cependant un peu mieux de sa qualité d’image.

Vous l’aurez compris, en termes de look, Huawei réalise un sans-faute et peut ainsi rivaliser avec les références en la matière que sont les Dell XPS, Microsoft Surface et autres Apple MacBook Pro.

L’accès aux composants est aisé, il suffit d’ôter la dizaine de vis Torx. Le SSD est upgradable. À l’inverse, la mémoire vive est soudée, impossible donc de la faire évoluer. Toutefois, avec 16 Go présents en natif, l’intérêt est à relativiser.

La connectique est complète avec deux ports USB-C, dont l’un est utilisé par l’alimentation secteur et l’autre est compatible Thunderbolt 4, une sortie HDMI 2.0 ainsi que deux ports USB-A 3.2 sur la droite du châssis. Une prise combo jack / micro est également présente. Le Bluetooth est en 5.2 et le Wi-Fi 6.

En termes de restitution sonore, les haut-parleurs s’en sortent de façon plutôt honnête. La spatialisation est satisfaisante tout comme le volume maximal. Pour le reste, le rendu est typique d’un ordinateur portable avec des basses absentes et un manque de chaleur.

Ne vous arrêtez pas sur l’absence de pavé numérique, le clavier du Matebook 16s mérite bien des éloges en dehors de ce détail.

En effet, si les dimensions (16,5×16,5 mm), l’espacement (2,7 mm) et la course (1,2 mm) n’ont rien d’exceptionnel, l’amortissement fait des merveilles. Il en découle une frappe très douce au bruit à peine perceptible même dans une pièce silencieuse. Huawei semble avoir trouvé le mariage parfait pour proposer le meilleur clavier d’ordinateur portable que nous ayons eu l’occasion de tester ces derniers mois.

Mentionnons si l’on veut être pointilleux le rétroéclairage qui gagnerait à proposer une troisième intensité pour être plus visible en fin de journée par exemple.

On se consolera avec la présence d’un lecteur d’empreinte digitale parfaitement intégré au bouton de mise sous tension. Pratique pour profiter de Windows Hello et ainsi déverrouiller sa session sans avoir besoin de saisir son mot de passe.

Le touchpad se place toujours parmi les plus vastes du marché pour un ultrabook Windows avec ses 14×9 cm. Il en découle une utilisation très confortable au quotidien. Seul reproche, une tendance à sonner un peu « creux » lors des appuis physiques, du moins sur notre exemplaire.

Huawei propose depuis plusieurs années des écrans au format 3:2 sur ses ultrabooks. Un temps réservé aux 13 et 14 pouces de la marque, ce format que nous apprécions tout particulièrement est appliqué aux 16 pouces avec le dernier MateBook 16 et sur ce Matebook 16s (2520×1680 px). Sa particularité, il est plus haut que le 16:9 encore majoritaire sur les ordinateurs portables et affiche donc plus de lignes sur la verticale.

En pratique, le gain sera toutefois variable en fonction de la mise à l’échelle choisie. À 150%, cela se traduit par une surface utile de 1680×1120 pixels, soit seulement 40 pixels de plus qu’une dalle Full HD (1920×1080). En 125%, la surface utile devient plus intéressante avec 2016×1344 pixels. Le meilleur compromis sans doute même si la taille des textes et interfaces à cette échelle ne conviendra pas à tout le monde.

Quant à la densité de pixels (189 ppp), si elle n’égale pas la finesse d’une dalle UHD, ses 4,3 millions de pixels constituent un bon compromis en termes de précision d’affichage sans pour autant être aussi exigeants en termes de ressources système que les 9 millions de pixels d’un écran 4K.

En termes de qualité, la dalle BOE BOE092F (TV160DKT) déçoit un peu au vu de son prix. Si on salue l’arrivée du tactile, la luminosité maximale s’établit à 335 nits, une valeur suffisante pour l’intérieur, mais un peu trop juste pour travailler sur une terrasse ensoleillée, d’autant que la dalle est en verre bord à bord et donc brillante. De même, nos relevés montre un espace sRGB couvert à 90% alors que la marque communique sur une couverture totale. Bon point, le taux de contraste affiche un joli 1577:1.

Alors que le Matebook 16 2022 faisait confiance à AMD, le Matebook 16s opte pour la 12ème génération de processeur Intel, dernière en date, avec le Core i7-12700H.

En pratique, ce CPU à 6 cœurs performants (8 cœurs économes) offre de solides performances et une belle polyvalence au quotidien. Qui plus est, l’appui de la puce graphique intégrée Iris Xe suffit pour réaliser ponctuellement quelques travaux graphiques comme la retouche photo ou le montage vidéo par exemple. Il se débrouille bien mieux qu’un Ryzen 5000-H sur ce plan, notamment lors d’un export Capture One ou d’un montage sous Da Vinci (visible sur les graphiques ci-contre).

Bien sûr, l’absence de carte graphique dédiée se fera sentir pour certains profils comme les joueurs ou les créateurs de contenus exigeants qui utilisent des logiciels à l’instar de Lightroom, DXO, Première Pro ou encore Davinci Resolve, de plus en plus dépendants du GPU pour profiter de performances optimales.

L’utilitaire PC Manager laisse la possibilité de choisir entre deux profils de performances. En pratique, nous n’avons pas constaté de différences. Tout juste une ventilation un peu plus agressive avec le profil Performance, mais sans impact pour autant sur les températures moyennes.

En l’absence de carte graphique dédiée, les contraintes en termes de dissipation thermique sont moindres. Et avec ses deux ventilateurs de belles dimensions, le MateBook 16s n’a pas de mal à maintenir les températures du Core i7 autour de 75 – 80°C même après plusieurs minutes de calculs intensifs.

Ces derniers demeurent en prime assez discrets, avec au plus fort 45 dBA mesurés dans un souffle qui passe facilement inaperçu. Autrement dit, vous n’aurez aucun mal à les oublier dès lors qu’un léger bruit de fond est présent.

Grâce à sa batterie de belle capacité (84 Wh), le MateBook 16 2022 jouit d’une autonomie dans la bonne moyenne avec 8h45 mesurés en navigation web (luminosité à 140 cd/m2). C’est satisfaisant à ce niveau.

Le Matebook 16s est livré avec un chargeur USB-C de 90W. Ce dernier reste assez compact et léger (80x60x30 mm – 190g).

Huawei entérine son émancipation face à son désormais concurrent Honor avec ce Matebook 16s. On lui retrouve tous les attributs qui ont fait le charme de la marque dans un package toujours plus soigné et performant, munie d’un dalle 3:2, venant donc occuper les plates bandes d’un Dell XPS.

Le choix de ce type d’écran ravira celles et ceux pour qui l’usage d’un ordinateur portable rime avec tableurs, traitement de texte et autres PDF et le tactile est un plus selon nous. La présence d’un processeur Intel Core i7 issu de la gamme Performances (et non basse consommation) pourra séduire d’autres profils davantage focalisés sur la puissance de calcul disponible, d’autant que la Iris Xe n’est pas ridicule en soutien pour quelques travaux graphiques occasionnels.

Huawei a aussi corrigé quelques détails que l’on reprochait au Matebook 16 sorti un peu plus tôt cette année, comme l’emplacement de la webcam et le Wi-Fi 5. Du coup, on frise le sans-faute : châssis de bonne facture, look sobre et élégant, clavier et touchpad confortables sans oublier un poids contenu. Seule l’autonomie décline un peu mais reste honnête. Mais il y a un hic selon nous : le prix ! Affiché à 1599 euros (septembre 2022) dans la version testée, le Matebook 16s n’a tout de suite plus le même charme et perd l’avantage face à des concurrents tels qu’Asus et ses VivoBook Pro voire le Matebook 16 de la même fratrie, bien moins cher.

Le Huawei MateBook 16s obtient la note de 4/5

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