Test Acer Swift Edge 16 SFE16 : de la finesse, de la légèreté mais à quel prix !

L’ordinateur portable 16 pouces a réussi à se faire sa place sur le marché, à mi-chemin entre la portabilité du 15 pouces et le confort d’un 17 pouces. Oui, mais les contraintes de puissance/poids/encombrement restent les mêmes et malgré les progrès réalisés en la matière, les fabricants doivent toujours choisir entre un PC portable puissant et un PC portable nomade.

Acer a tranché et choisi la portabilité pour son Acer Swift Edge SFE16-43, un ultrabook qui a fière allure avec ses 1,24 kg et 13 mm d’épaisseur. Dans ce point de vue, il y a beaucoup de points intéressants sur l’Acer Swift Edge 16 SFE16 comme son bel écran OLED 120Hz ou son processeur AMD série 7000 Phoenix, mais d’autres qui sonnent plus comme des faiblesses. Voyez plutôt.

Si la sobriété est très souvent de mise dans son catalogue de PC portable, on a connu Acer plus audacieux dans le design de sa série Swift. Hors, le Swift Edge 16, drapé d’une teinte noire aux reflets verts qu’Acer appelle « Noir Olive », est on ne peut plus sobre. On a face à nous un PC portable uni, mat, sombre, avec pour seul petite excentricité la marque « Acer » chromée apposée discrètement sur le haut du couvercle. Même constat à l’intérieur si on passe sur tous ces autocollants très présents… Pas de bords cuivrés, pas de peinture brillante, pas de dessins, le Swift Edge SFE16 se veut avant tout professionnel et discret.

Sur ce point, c’est réussi donc. Mais ce que l’on remarque surtout à la première prise en main, c’est son petit poids qui contrebalance littéralement avec son encombrement. 1,24 kg et 13 mm d’épaisseur pour un ordinateur portable 16 pouces, c’est une belle prouesse. Il faudra bien sûr composer avec une largeur de 35,8 cm dans le sac (16 pouces oblige) mais Acer a vraiment bien optimisé les mensurations de son ultrabook, tout en réussissant à glisser un pavé numérique complet et une connectique pas ridicule. Tout juste aurions-nous préféré un troisième port USB-C à la place d’un port USB-A puisque la recharge du PC occupe de facto un port USB-C.

Revenons un instant sur le châssis qui paye le prix de son petit poids au niveau de sa robustesse. Le centre du clavier est particulièrement sensible à la pression et l’ensemble n’inspire pas autant confiance qu’un Asus Zenbook aux mensurations approchantes, mais cela est perceptible uniquement lorsque le PC est ouvert. Une fois fermé, la densité est plus convaincante.

Le clavier du Swift Edge 16 est confortable avec des touches de bonne taille (15,9×15,3 mm) et la présence du pavé numérique est un plus que certains apprécieront. La frappe est discrète mais vive grâce à une rétro-action franche, ce qui permet de contrebalancer légèrement l’enfoncement du socle sous un appui un peu fort. Notons la présence d’un lecteur d’empreintes digitales dans le bouton « On » pour l’accès biométrique Windows Hello, non géré par la webcam en revanche. Dommage.

Venons-en à présent à l’un des atouts de ce Swift Edge 16 SFE16-43, son écran OLED. On a affaire à une dalle Samsung SDC418D (ATNA60BX03-0) de définition 3.2K (3200 x 2400 px) avec un taux de rafraichissement de 120Hz. Cela n’a l’air de rien, mais au quotidien, le scroll et le déplacement de la souris sont bien plus fluides que sur un écran 60Hz. Le contraste de l’OLED est infini avec des noirs profonds et la colorimétrie couvre la quasi totalité de l’espace AdobeRGB, c’est le top en la matière.

La luminosité maximale de l’écran par défaut nous a un peu déçu (390 nits) mais elle suffit à contrer les reflets dus à la luminosité ambiante à l’intérieur, malgré une finition brillante presque miroir assez perturbante de prime abord. En activant le HDR dans les paramètres, l’écran atteint 425 nits.

Un mot au sujet de la webcam qui présente une définition de 1440P. Le rendu est assez moyen malgré tout, typique d’un PC portable. Elle manque de clarté et la netteté gagnée apparait plus artificielle qu’autre chose (accentuation).

Nous l’avons dit en introduction. Combiner légèreté et puissance dans un PC portable est une prouesse que seuls quelques constructeurs ont réussi à toucher du doigt, et encore à des prix souvent stratosphériques. Acer n’aura pas réussi à tout concilier avec son Swift Edge et préfère l’animer d’un processeur basse consommation AMD Ryzen 7 7840U (15W) avec puce graphique intégrée Radeon 780M. A cela s’ajoutent 16 Go de mémoire vive LPDDR5x (soudés) et un SSD de 512 Go sur le modèle testé.

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Entendons-nous, ce type de configuration tient parfaitement la route en bureautique, multimédia et même face à un usage plus polyvalent partagé entre de la navigation web et quelques tâches de création comme du montage vidéo ou de la retouche photo, tant que cela reste dans des proportions raisonnables. On ne peut pas vraiment destiner ce Swift Edge 16 à des tâches propres aux créateurs de contenus par exemple, le processeur basse consommation et la puce graphique non dédiée n’étant pas vraiment taillés pour l’exercice prolongé.

Somme toute, comme sur beaucoup d’ultrabook, le facteur limitant se trouve ici au niveau de la puce AMD Radeon 780M, même si AMD arrive enfin à égaler voire dépasser sensiblement Intel et ses Iris Xe.

On reste sur un GPU intégré, une configuration qui peut satisfaire les casual gamer peu exigeants sur les paramètres graphiques. Entendez par là que vous pourrez jouer en FHD Medium autour de 35 FPS seulement sur les jeux anciens ou peu exigeant, ou bien en revoyant tout à la baisse (réglages, définition et qualité). Dans tous les cas, il s’agit là d’une solution d’appoint pour le jeu. Il est beaucoup plus judicieux d’investir dans un PC avec une vraie carte graphique si le but est de jouer.

On le sait, ce qui empêche les constructeurs d’intégrer de gros processeurs et des GPU dédiés dans des boitiers fins, ce sont essentiellement les contraintes de chauffe et de ventilation associés. Une ventilation qu’il est souvent bien difficile de piloter avec justesse pour obtenir le juste équilibre entre performances, températures et nuisance. A ce jeu, Acer a préféré jouer la sécurité en faisant s’activer assez vite la ventilation, qui n’est jamais très bruyante (43 dB max) mais audible et in fine assez intrusive.

Restons dans le son avec les haut-parleurs, puissants mais manquant de chaleur et de basses. On n’en attendait pas forcément mieux de ce type d’ultrabook où les haut-parleurs sont étouffés par le positionnement vers le bas. A savoir que le DTS audio n’apporte pas grand chose pour la musique, davantage pour la spatialisation dans les films.

Terminons notre analyse par un sujet épineux quand on parle mobilité, l’autonomie. Un point sur lequel l’Acer Swift Edge 16 SFE16-43 ne convainc pas, disons-le clairement. Nous avons mesuré 7h30 d’autonomie en usage courant avec l’écran 120Hz et HDR désactivé. Cela permet de tenir une journée à faire du traitement de texte ou du web mais on s’éloigne des attentes visant ce type d’ultrabook haut de gamme, les meilleurs dépassant facilement les 10h.

On attendait beaucoup de ce petit Acer Swift Edge 16 SFE16-43. Déjà parce qu’Acer nous a déjà séduit maintes fois avec ses ultrabooks de la gamme Swift et puis car les promesses étaient nombreuses : « écran éblouissant », « châssis ultra-fin », « processeur dernière génération »… Il faut le reconnaitre, l’écran est très réussi si l’on met de côté son effet miroir qui peut gêner dans un environnement lumineux. Il est riche en couleurs, raisonnablement lumineux et vraiment immersif.

Le design est très réussi lui aussi. Son châssis est léger et fin pour un 16 pouces et présente un look très sobre pouvant contenter tout le monde. Tout juste pourrions-nous critiquer la faiblesse du clavier qui dégrade un peu l’image du boitier niveau ressenti. Il peut par ailleurs compter sur une bonne connectique et sur des haut-parleurs puissants.

Au delà de ça, il semblerait qu’Acer ait un peu perdu de vue son but en chemin avec son Swift Edge. Proposer un PC portable fin doté d’un bel écran c’est bien mais le format 16 pouces le destine malgré tout à des utilisateurs plutôt sédentaires tandis que son budget (1200 – 1500€) vise souvent un public qui recherche un peu plus de puissance de la part des CPU et GPU. Il y a aussi l’autonomie qui devrait être la gagnante ici, et qui déçoit assez nettement. Sans compter qu’Acer fait payer cher l’exclusivité de son petit poids et le confort de son écran OLED. Autant dire qu’à 1000€, notre discours n’aurait pas été le même.

En somme, le PC portable est un peu à l’image de son processeur (Ryzen 7 7840U pour rappel) : il a du potentiel mais n’est pas exploité de la bonne manière.

L’Acer Swift Edge 16 SFE16-43 obtient la note de 3/5

Écran(s)	16″ 3.2K OLED 100% DCI-P3 0.2ms HDR True Black 500 bords fins 16/10ème Pantone 400cd/m² tactile (3200×2400, brillant)
Processeur	AMD Ryzen 7 7840U Phoenix (3.3 GHz, 8 cœurs, TDP 15W)
Mémoire vive installée (max)	16 Go LPDDR5x 6400MHz
Carte graphique	AMD Radeon 780M intégrée au processeur
Stockage	SSD M.2 de 512 Go (NVMe PCIe 4.0)
Connectique	2 USB 3.2 (Gen1) + 2 USB 4 Type-C (Gen2), HDMI 2.1, lecteur de cartes microSD/SDXC
Réseau	Wi-Fi 6E ax (2×2), Bluetooth 5.1
Clavier rétro éclairé	Oui
Pavé numérique	Oui
Windows Hello	Oui, via lecteur d’empreintes
Système audio	2 haut-parleurs DTS Audio
Système d’exploitation	Windows 11 64 bits
Autonomie annoncée / Batterie	7 heures / Li-Ion 3 cellules 54Whr
Poids / Dimensions (mm)	1.23 Kg / 357.5 x 245.9 x 12.97