Test MSI Prestige PS341WU – un large écran 5K2K 34 pouces 21:9 (wide – 5120×2160 px)

Si les gamers cherchent à avoir l’écran le plus réactif possible, les créatifs eux vont privilégier la surface de travail dans le but d’améliorer leur productivité au quotidien. Après s’être tourné vers les 27 pouces il y a une dizaine d’années, le tendance est à des écrans de plus en plus grands. Le 32 pouces s’est ainsi fait une place de choix sur le bureau des photographes et vidéastes. Mais depuis quelque temps, ces derniers sont de plus en plus nombreux à se laisser tenter par des formats « wide » (21:9) à l’image de celui de ce MSI Prestige PS341WU. Outre son format très horizontal, ce moniteur MSI se distingue de la concurrence par son impressionnante définition « 5K2K », soit 5120×2160 pixels (pour une résolution de 163 ppi). Est-ce si confortable en pratique ? C’est ce que nous allons voir.

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La première chose qui surprend, c’est la largeur du carton et, ensuite, celle de l’écran une fois déballé (81,5 cm) associée à une hauteur limitée (36 cm). Une fois cette « surprise » passée, il est temps de s’atteler à la mise en place. Outre l’écran et son pied, MSI fournit un câble de chaque connectique.

L’installation en tant que telle ne pose guère de difficulté. Il suffit de poser le pied et de visser quatre vis à l’arrière puis de remettre les caches. De petits guides sont présents pour faciliter le câble management et ainsi disposer d’un rendu plus propre. Dans cet optique, MSI n’a pas négligé l’arrière de l’écran qui profite d’un aspect assez soigné pour ne pas dénoter dans les situations où l’écran ne sera pas collé au mur.

Si visuellement, le MSI PS341WU a fier allure, au toucher, le constat est moins réjouissant. Le châssis en plastique renvoie un sentiment assez « cheap » qui contraste avec le tarif à quatre chiffres de cet écran. On nuancera toutefois en arguant qu’une fois en place, un moniteur de cette taille n’a pas vocation à être déplacé et on peut donc concevoir que le look prime sur le choix des matériaux afin de conserver un tarif (relativement) compétitif.

Une fois installé sur le bureau, l’impression de largeur demeure. Et pourtant, ce n’est pas faute de travailler avec un double écran et des moniteurs de taille généreuse depuis très longtemps. Passé quelques jours d’utilisation, on n’y prêtera plus attention mais si vous venez d’un écran de taille modeste (un 23/24 pouces par exemple), ce sentiment n’en sera que plus grand. Esthétiquement, le MSI PS34 est très sobre en façade. Aucune mention de la marque ou référence, simplement les bordures surmontées d’un petit liseré blanc rappelant le reste du châssis. Sans atteindre la finesse de certains concurrents borderless, les bordures de ce MSI ne devraient pas poser problème même si les plus pointilleux pourront remarquer que le montant inférieur est légèrement plus épais que les autres (15 mm contre 10 mm). Mais il s’agit d’un détail auquel la majorité des utilisateurs ne prêteront guère d’attention.

Le pied est lourd et assure donc une bonne stabilité à l’écran. Il autorise un réglage en inclinaison (-5° / 20°) et en hauteur, de 42 à 51 cm en se basant sur la bordure supérieure (ou de 6 à 15 cm en prenant la bordure inférieure en point de repère). Quelques centimètres de marge supplémentaires auraient été bienvenus afin de permettre de positionner plus naturellement un PC portable de 14 / 15 pouces en dessous et ainsi profiter d’une solution bi-écran confortable. Pour cela, il faudra plutôt partir sur un pied VESA (par exemple, ce modèle Amazon Basics copie quasi-conforme de son équivalent Ergotron en plus abordable).

Côté connectique, MSI n’a pas lésiné. A l’arrière, sont présents :
– 1 DisplayPort (1.4)
– 2 HDMI (2.0)
– 1 type C (DP)
– 1 USB 3.2 Gen 1 type A
– 1 USB 3.2 Gen 1 type B
– 1 jack audio combo

Auxquels s’ajoutent sur le côté, deux ports USB 3.2 gen 1, des prises jack 3,5 mm casque / micro (séparées) ainsi qu’un lecteur de carte SD. Malheureusement, ce dernier se contente de la norme UHS-I et plafonne donc à 100 Mo/s (au mieux).

Il est (enfin) temps d’allumer cet écran. Attention, pour profiter pleinement de sa définition 5K, il faudra disposer d’un ordinateur récent avec une sortie compatible (USB-C ou DisplayPort). Dans le cas contraire, vous serez limité à du 4K et aurez donc des bandes noires de chaque côté. Au chapitre des regrets, il est dommage que le port USB-C ne puisse être utilisé pour recharger un ordinateur portable et ainsi s’affranchir de son câble secteur comme le proposent de plus en plus d’écrans.

Pour accéder à l’OSD, il suffit d’appuyer sur le bouton situé à l’arrière de l’écran sur la droite qui sert également de joystick pour la navigation. On accède alors à divers modes de pré-réglages adaptés aux principaux usages d’un écran orienté « art-graphique » (sRGB, DCI-P3, Cinema, EyeCare, …). Chacun d’eux offrira ensuite plus ou moins de latitude pour ajuster des réglages secondaires tels que la luminosité, la netteté, le contraste, le temps de réponse ou encore la température de couleur (soit via kelvin 5000K / 5500K / 6500K / 7500K 9300K / 10000K, soit via 6 canaux RGBCMY).

La prise en main n’est pas toujours aisée et la possibilité d’ajuster ou non certains sous-réglages en fonction du mode sélectionné semble répondre à une logique qui souvent nous échappe… Un reproche commun à la plupart des écrans issus de marque généraliste. A trop chercher à simplifier la vie de l’utilisateur, on obtient souvent l’effet l’inverse !

Pour plus de simplicité, il est possible d’accéder à tous les réglages directement depuis Windows via l’utilitaire Creator OSB. Cela évite de se contorsionner pour atteindre les boutons physiques de l’écran mais les fonctionnalités et la logique demeurent identiques à l’OSD. Préambule indispensable, la connexion de l’écran à l’ordinateur via la câble USB Type B.

Pour séduire les créateurs, a priori sensibles à la qualité et la fidélité de reproduction des couleurs affichées, MSI met en avant les qualités de son écran Wide 5K. Sans surprise (et fort heureusement) l’espace sRGB est couvert en totalité. MSI annonce 98% du DCI-P3, en pratique, sur notre exemplaire, nous avons mesuré « seulement » 90%. Les photographes, plus attachés à l’Adobe RGB, devront se contenter d’une couverture à 87% de cet espace.

Le taux de contraste de 1252:1 est satisfaisant, tout comme l’uniformité, du moins à l’oeil. Le passage à la sonde montre toutefois des écarts marqués. Mais cela n’a rien de surprenant pour une dalle de cette diagonale, qui est plus sans fonction de compensation de l’uniformité.

D’aucuns lui reprocheront également sa dalle 8 bits + FRC voire l’absence de calibration hardware.

Côté colorimétrie, le MSI Prestige PS341WU est assez juste avec un DeltaE inférieur à 2 avec les pré-réglages sRGB et DCI-P3. A l’inverse, l’Adobe RGB affiche un DeltaE supérieur à 5. Caractérisation obligatoire si vous souhaitez utiliser ce mode.

Le MSI PS341WU est également certifié HDR600. En mode SDR, la luminosité maximale est de 464 cd/m2.

Qui dit écran 5K, dit mise à l’échelle. Certaines personnes tenteront sans doute de l’utiliser avec sa définition native mais cela nous semble peu opportun. Certes vous profiterez alors d’une surface de travail énorme mais au prix de caractères et autres éléments d’interface très petits, à la limite de l’utilisable soyons francs. Il semble donc plus opportun de partir sur une mise à l’échelle de 200% (soit une surface utile équivalente à 2560×1080 px) ou 175% (environ 2925x1234px) pour gagner un peu en hauteur d’affichage.

A l’usage, durant les premières heures et jours d’utilisation, le format wide est quelque peu déroutant. Non pas de par sa largeur mais plutôt de par le « manque » de hauteur. Les sites Internet, PDF ou pages Word semblent ainsi plus étriqués, obligeant de fait à jouer davantage avec la molette de scroll. Idem avec Lightroom, Photoshop ou Capture One. A l’inverse, avec un logiciel de montage vidéo comme Première ou Davinci Resolve, l’intérêt est plus immédiat grâce à la Timeline plus étirée.

Pour plus de confort, il est intéressant d’utiliser la fonctionnalité « fenêtre fendue » parmi les dispositions proposées de l’utilitaire Creator OSD. Cela permet de facilement organiser ses fenêtres au-delà des options de dispositions par défaut sous Windows 10.

Ecran UHD 16:9 en 3840x2160px vs PS341WU 21:9 5120×2160 (mise à l’échelle de 175%)In fine, après une quinzaine de jours d’utilisation, le constat est plutôt positif. Certes en bureautique, comparé à un 27/32 pouces en équivalent 2560×1440 px, le manque de hauteur dans les usages bureautique / web est quelque peu préjudiciable. Rien de rédhibitoire pour autant, il suffit souvent de jouer un peu avec le zoom arrière pour retrouver davantage d’espace. Certes au prix de caractères un peu plus fins et petits mais néanmoins parfaitement lisibles.

Ecran UHD 16:9 vs PS341WU par défaut vs PS341WU optimiséPour les travaux photos sous Capture One ou Photoshop par exemple, le passage au format wide ne pose guère de difficulté. Il suffit de réorganiser son espace de travail en positionnant davantage les palettes et autres éléments d’interface sur les côtés pour retrouver de la surface d’affichage. Et passée la période d’adaptation, ce changement d’habitude est plutôt agréable avec in fine moins de scroll nécessaire pour accéder aux différents outils et réglages.

Ecran UHD 16:9 vs PS341WU 21:9A l’inverse avec des logiciels où la personnalisation de l’interface est proche de zéro, dans Lightroom par exemple, un écran wide ne présentera pas grand intérêt. Ponctuellement, il pourra constituer un atout mais au quotidien il se révélera moins agréable qu’un écran plus « classique ». Et c’est sans doute la question à vous poser si vous envisagez l’achat d’un tel écran :

 

Est-ce que vos habitudes et logiciels favoris peuvent être transposés à l’horizontal afin de compenser la hauteur plus limitée que celle d’un écran 16:9 ?

Dans l’affirmative, un écran wide tel que le MSI PS34 pourra constituer un atout pour votre productivité, et même pourra vous permettre de faire l’impasse sur un double écran. Dans le cas contraire, mieux vaut peut-être opter pour un format plus conventionnel. Le choix sera en prime plus large pour les utilisateurs très exigeants, notamment en matière de couverture de l’espace RGB et/ou de la nécessité d’une dalle 10 bits.

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