Test Dell XPS 15 – le meilleur compromis de la gamme XPS ?

Après les tests des XPS 13 et XPS 17, place aujourd’hui au petit dernier de la gamme XPS, à savoir le Dell XPS 15. Le meilleur compromis entre performances et mobilité. Éléments de réponse à travers notre test du XPS 15 2020.

A l’image des autres modèles de la gamme XPS, le XPS 15 affiche un extérieur gris aluminium. Discret, il pourra se fondre dans n’importe quelque environnement. A l’intérieur, sans surprise, on retrouve le revêtement soft-touch avec sa finition carbone. D’aucuns apprécieront, d’autres préféreraient une finition plus sobre et moins sensible aux traces de doigts.

Au-delà de ces considérations esthétiques, le châssis est conforme aux attentes sur un ultrabook premium. La rigidité est au rendez-vous, la finition impeccable.

L’accès aux composants ne pose pas de difficulté majeure mais les « clips » très fermes imposent d’être équipé de petits accessoires comme ceux proposés dans le kit ifixit pour faire levier sans risquer d’endommager le châssis. Bon point, deux emplacements SSD m2 sont présents. Pratiques pour faire évoluer l’espace de stockage sans toucher au SSD principal. Les barrettes de mémoire vive sont aussi upgradable si besoin.

Sans surprise, et à l’image des autres modèles de la gamme, le XPS 15 ne propose que des ports USB-C. Les deux situés à gauche du châssis sont compatibles Thunderbolt 3. Un atout pour connecter un écran 4K, une station d’accueil voire pourquoi pas un eGPU. A droite, un lecteur de carte SD, à la norme UHS-II qui plus est, une caractéristique désormais rarissime. Les photographes et vidéastes apprécieront.

Nouveauté de cet XPS 15 version 2020, les haut-parleurs sont désormais situés de chaque côté du clavier. Un petit changement de prime abord mais qui profite grandement à la qualité sonore. Le XPS 15 peut ainsi se démarquer de la concurrence avec une restitution plutôt convaincante pour un ordinateur portable, à condition de ne pas dépasser les 50/60%.

Au-delà, le son devient plus nasillard et perd en précision. La spatialisation est satisfaisante avec en prime la possibilité d’activer le suivi du visage via l’utilitaire MaxxAudio afin de profiter d’une optimisation du son en fonction de votre position par rapport à l’écran. Le résultat n’est pas toujours convaincant mais cela apporte parfois un petit plus lors de certaines scènes d’action lorsque l’ordinateur n’est pas parfaitement positionné face à l’utilisateur.

Si l’absence de pavé numérique pourra faire grincer quelques dents, pour le reste le clavier de cet XPS 15 9500 frôle la perfection. La frappe se révèle très confortable, même après plusieurs heures d’utilisation intensive grâce à ses touches larges (16,5×15,6 mm) au toucher doux et ce malgré une course (1,2 mm) et un espacement (2,8 mm) dans la moyenne basse.

Le rétro-éclairage du clavier n’est ajustable que selon deux intensités. Bien étalonnées, elles offrent cependant une bonne lisibilité que ce soit en journée ou une fois l’obscurité venue.

Le bouton de mise sous tension cache un lecteur d’empreinte digitale compatible Windows Hello. Une intégration des plus discrètes dont certains concurrents feraient bien de s’inspirer. Et si vous préférez la simplicité et la rapidité de la reconnaissance faciale, aucun problème, la caméra du Dell XPS est aussi compatible avec Windows Hello. Si pour s’identifier la webcam « fait le job », en revanche pour les visioconférences il aurait été appréciable d’avoir une meilleure définition sur un ordinateur de cette gamme. Il est dommage de devoir encore se contenter d’une caméra 720P de qualité moyenne.

Quant au touchpad, impossible de ne pas le remarquer avec ses dimensions XXL (15×9 cm !). Il se révèle très agréable à l’usage même si au clic, il sonne creux (du moins sur notre exemplaire). C’est sans conséquence en pratique mais cela nuit quelque peu à l’image premium de cet XPS. Espérons que Dell adopte un touchpad haptique sur la prochaine génération.

A l’instar du touchpad, l’écran est l’autre caractéristique de différenciation face à la concurrence. Ordinateur éteint, c’est d’abord l’occasion d’admirer son cadre borderless avec des montants réduits au strict minimum : Moins de 4 mm sur les côtés, à peine plus sur le montant supérieur (5 mm) et une petite dizaine de millimètres tout au plus en bas de l’écran. Et encore, avec les charnières et le châssis, visuellement, on est plutôt sur 5 mm. Bref, c’est beau et l’effet « whaou » se confirme dès que l’on aperçoit le bureau Windows.

La dalle UHD (Sharp SHP14D0 – LQ156R1) permet de profiter d’une belle finesse d’affichage grâce à ses 9 millions de pixels. Le taux de contraste est excellent (1581:1) et pourrait même laisser penser qu’il s’agit d’une dalle OLED. Mais non, c’est bien du LCD. La luminosité maximale s’établit à 455 cd/m2 et permet, associée au traitement antireflets efficace, d’envisager travailler en extérieur sans crainte. Les professionnels de l’image (ou amateurs exigeants) apprécieront la couverture totale des espaces sRGB, Adobe RGB et DCI-P3. L’utilitaire Dell Premium Color offre de nombreuses possibilités de pré-réglages notamment pour adapter l’affichage en fonction de ses besoins et usages en basculant en un clic d’un profil à l’autre.

Outre l’esthétisme avec l’absence de bordures noires disgracieuses, le format 16:10 de l’écran offre un peu plus de hauteur. La surface utile dépendra du facteur de mise à l’échelle choisi mais en considérant que la plupart des utilisateurs optent pour du 200%, cela permet d’afficher 120 pixels de plus en hauteur (soit 1920×1200 px). Un petit plus appréciable tant pour naviguer sur Internet que pour retoucher ses photos sous Photoshop.

Enfin, si les charnières « classiques » ne permettent pas de transformer cet XPS 15 en tablette, la dalle tactile constitue un petit plus auquel on s’habitue vite au quotidien. Pour cliquer sur une boite de dialogue, lancer un programme voire même faire défiler ses photos sous Capture One (ou Lightroom), cela devient vite plus intuitif d’interagir via l’écran que glisser le doigt sur le touchpad, aussi efficace soit-il.

Sur le XPS 15, Dell propose différents processeurs. Un Quad Core (Core i5-10300H), un Hexa Core (Core i7-10750H) voire un Core i9-10885H sur certaines configurations commercialisées à la FNAC / Darty. Sauf promotion très intéressante, on vous déconseille toutefois ce dernier, le coût étant disproportionné au regard d’un écart de performances inexistant en pratique. Le Core i5 ne nous semble pas très intéressant non plus, étant dépourvu de carte graphique dédiée sauf si vous recherchez absolument un écran 16:10. Mais si c’est pour un usage lié à la photo ou la vidéo, une carte graphique dédiée nous semble indispensable pour un achat durable au regard de l’importance croissante du GPU avec les dernières mises à jour de la suite Adobe (Lightroom inclus).

En résumé, le Dell XPS 15 équipé du Core i7-10750H couplé à la GeForce GTX 1650 Ti est selon nous la configuration la plus intéressante. Cela tombe bien, c’est celle que nous avons testée ; associée en prime à un SSD de 1 To et 32 Go de RAM (mais ces éléments étant facilement upgradable, libre à chacun de les moduler en fonction des besoins).

En pratique, le Dell XPS se positionne dans la moyenne basse des ordinateurs portables équipés du Core i7-10750H. La faute à un système de refroidissement en-deçà de la concurrence (cf la prochaine partie pour plus de détails), notamment face aux PC portable gamer mieux armés sur ce point. Ces derniers tirent aussi parfois avantage de leur carte graphique plus puissante, notamment en photo et vidéo où les logiciels s’appuient de plus en plus sur le GPU pour déporter certaines taches et ainsi accélérer les rendus / exportations.

Par conséquent, si pour vous chaque seconde compte, mieux vaut opter pour un autre ordinateur, voire le XPS 17 avec son processeur Octo Core pour rester dans la gamme. En revanche, si les performances sont un critère parmi d’autres, le XPS 15 reste dans la course.

La carte graphique, une GeForce GTX 1650 Ti, pourra convenir aux « casual gamer » en étant capable de faire tourner la plupart des jeux du moment autour de 40/45 FPS en moyenne.

Les tests ont été réalisés avec le profil « Performances ultra » de l’utilitaire Dell Power Manager associé au réglage « Meilleures performances » de Windows. Selon nos mesures, c’est le couple qui donne les meilleurs résultats

Le XPS 15 est un ordinateur portable plutôt silencieux, à l’image des autres modèles de la gamme. Dell privilégie le confort des utilisateurs avec des ventilateurs pas (trop) désagréables en termes de fréquence et surtout qui se déclenchent tardivement, quelque soit le profil choisi. En pratique, cela se traduit par une pression sonore comprise entre 35 et 40 dBA au quotidien en l’absence de phases de calculs prolongées. Dans le cas contraire, la vitesse des ventilateurs augmente pour atteindre, au plus fort 51 dBA. Une valeur qui peut paraitre élevée, mais, au risque de nous répéter, le souffle produit assez grave est perçu comme davantage supportable, même pour les personnes sensibles au bruit.

Revers de la médaille de cette stratégie de ventilation « paresseuse », les températures internes sont élevées. A la moindre sollicitation, le processeur est rarement en dessous de 80°C et passe le plus clair de son temps entre 90 et 100°C. Du côté de la carte graphique, le constat n’est guère plus réjouissant avec un GPU dont la température frôle régulièrement les 80°C ! Et ce, malgré la puissance modeste de la GeForce GTX 1650 Ti. La gestion thermique a toujours été le talon d’Achille des XPS. Malheureusement, cet XPS 9500 n’est pas (encore) la version qui inverse la tendance.

Au toucher, en revanche, rien à signaler. Le dessous du châssis devient tiède après plusieurs minutes d’export mais rien de problématique pour autant.

Malgré son écran UHD, plus gourmand en énergie, le Dell XPS 15 profite d’une autonomie plutôt confortable, d’environ 9h30 en utilisation Web (luminosité à 140 cd/m2, WiFi actif). Et si l’autonomie est un point important pour vous, en choisissant la dalle Full HD+, vous pourrez facilement gagner 2h supplémentaires.

Petite parenthèse, lors de notre première mesure, nous avons trouvé une autonomie moyenne très en deçà de nos attentes. Après moultes essais, nous avons fini par trouver l’explication… Un des utilitaires Dell Support entrainait une occupation anormale du processeur avec à la clé une autonomie moindre et des ventilateurs actifs en quasi-continu. Une mésaventure qui n’est malheureusement pas la première ni la dernière ; et donc l’occasion de rappeler qu’en cas d’autonomie en fort décalage avec nos mesures, il faut souvent chercher du côté des programmes qui tournent en arrière plan. Une quête chronophage mais souvent payante !

Le bloc d’alimentation de 130W mesure 143x66x22mm pour un poids de 270g. Il offre une longueur de câble de 2,7m. A l’image des autres modèles de la gamme XPS, l’utilitaire Dell Power Manager donne accès à de nombreux réglages afin de prolonger la durée de vie de la batterie en définissant un seuil maximal de charge. Pratique lorsque l’ordinateur est utilisé sur secteur la plupart du temps. D’autres options de réglages, notamment en fonction des jours de la semaine sont disponibles si besoin.

Le Dell XPS 15 est à l’image de ses homologues, les XPS 13 et XPS 17, un ordinateur portable réussi qui séduira avant tout les personnes sensibles au design et pour qui la qualité de l’écran prime. Sur ce point, l’écran UHD est une merveille et, sans doute à l’heure actuelle, le meilleur écran disponible sur un ordinateur portable. Un allier de poids pour les designers, photographes et vidéastes. Des amateurs de l’image qui pourront aussi être sensibles à la présence d’un lecteur de carte SD. C’est un détail mais devenu si rare qu’il convient de le souligner, encore plus quand ce dernier supporte la norme UHS-II.

Parmi ses autres points forts, citons son clavier confortable, son large touchpad, son poids contenu sans oublier une autonomie compatible avec un usage nomade et un système audio au-dessus de la moyenne. La possibilité d’installer un second SSD ou de faire évoluer la mémoire vive pourra également séduire certains acheteurs potentiels.

Sans être rédhibitoire, quelques points mériteraient d’être améliorés à l’avenir, à commencer par le système de refroidissement toujours le point faible de la gamme (même si sa discrétion est appréciable) ou le touchpad dont le clic a tendance à sonner creux. Alors oui, c’est sans doute anecdotique pour beaucoup mais sur un ordinateur portable haut de gamme comme peut l’être le Dell XPS, chaque détail compte.