Test Dell XPS 15 (9510) – le PC portable Windows 11 le plus silencieux du moment (1999€)

Ne vous fiez pas à son design inchangé, chaque année, Dell profite de l’arrivée d’une nouvelle génération de processeurs et cartes graphiques pour peaufiner sa gamme XPS. La version 2021 du XPS 15 (9510) n’échappe pas à la règle avec l’arrivée des puces Intel Tiger Lake désormais épaulées par une GeForce RTX 3050 (Ti). De quoi offrir des performances en hausse mais ce n’est sans doute pas le changement le plus marquant de ce Dell XPS 15 cuvée 2021…

A l’image des autres modèles de la gamme XPS, le XPS 15 affiche un extérieur gris aluminium. Discret, il pourra se fondre dans n’importe quelque environnement. A l’intérieur, sans surprise, on retrouve le revêtement soft-touch avec sa finition carbone. D’aucuns apprécieront, d’autres préféreraient un châssis aluminium plus sobre, conventionnel et surtout, moins sensible aux traces de doigts.

Au-delà de ces considérations esthétiques, le châssis est conforme aux attentes sur un ultrabook premium. La rigidité est au rendez-vous, la finition impeccable.

L’accès aux composants ne pose pas de difficulté majeure mais les « clips » très fermes imposent d’être équipé de petits accessoires comme ceux proposés dans le kit ifixit pour faire levier sans risquer d’endommager le châssis. Bon point, deux emplacements SSD m2 sont présents. Pratiques pour ajouter de l’espace de stockage sans toucher au SSD principal. Les barrettes de mémoire vive sont aussi upgradable si besoin.

Sans surprise, et à l’image des autres modèles de la gamme, le XPS 15 ne propose que des ports USB-C. Au nombre de trois, les deux situés à gauche du châssis sont désormais compatibles Thunderbolt 4. Un atout pour connecter un écran 4K, une station d’accueil voire pourquoi pas un eGPU.

A droite, un lecteur de carte SD, à la norme UHS-II plus rapide. Les photographes et vidéastes apprécieront. Une prise jack casque / micro est aussi de la partie.

Un adaptateur USB-C vers HDMI et USB-C est par ailleurs inclus dans le packaging.

Avec ses haut-parleurs situés de chaque côté du clavier, le Dell XPS 15 profite d’une belle qualité sonore. Il se démarque ainsi de la concurrence avec une restitution plutôt convaincante pour un ordinateur portable, à condition toutefois de ne pas pousser le volume au-delà de 50/60%.

Ensuite, le son devient plus nasillard et perd en précision. La spatialisation est satisfaisante avec en prime la possibilité d’activer le suivi du visage via l’utilitaire MaxxAudio afin de profiter d’une optimisation du son en fonction de votre position par rapport à l’écran. Le résultat n’est pas toujours convaincant mais cela apporte parfois un petit plus lors de certaines scènes d’action lorsque l’ordinateur n’est pas parfaitement positionné face à l’utilisateur.

Si l’absence de pavé numérique pourra faire grincer quelques dents, pour le reste le clavier de cet XPS 15 9510 frôle la perfection. La frappe se révèle très confortable, même après plusieurs heures d’utilisation intensive grâce à ses touches larges (16,5×15,4 mm) au toucher (très) doux et ce malgré une course (1,4 mm) et un espacement (2,9 mm) dans la moyenne basse.

Le rétro-éclairage du clavier n’est ajustable que selon deux intensités. Bien étalonnées, elles offrent cependant une bonne lisibilité que ce soit en journée ou une fois l’obscurité venue.

Le bouton de mise sous tension cache un lecteur d’empreinte digitale compatible Windows Hello. Une intégration des plus discrètes dont certains concurrents feraient bien de s’inspirer. Et si vous préférez la simplicité et la rapidité de la reconnaissance faciale, aucun problème, la caméra du Dell XPS est aussi compatible avec Windows Hello.

Si pour s’identifier la webcam « fait le job », en revanche pour les visioconférences il aurait été appréciable d’avoir une meilleure définition sur un ordinateur de cette gamme. Il est dommage de devoir encore se contenter d’une caméra 720P de qualité moyenne.

Quant au touchpad, impossible de ne pas le remarquer avec ses dimensions XXL (15×9 cm !). Il se révèle très agréable à l’usage même si au clic. Bon point, il ne « sonne » plus creux (du moins sur notre exemplaire) comme c’était le cas sur la précédente génération.

A l’instar du touchpad, l’écran est l’autre caractéristique de différenciation face à la concurrence. Ordinateur éteint, c’est d’abord l’occasion d’admirer son cadre borderless avec des montants réduits au strict minimum : Moins de 4 mm sur les côtés, à peine plus sur le montant supérieur (5 mm) et une petite dizaine de millimètres tout au plus en bas de l’écran. Et encore, avec les charnières et le châssis, visuellement, on est plutôt sur 5 mm. Bref, c’est beau et l’effet « whaou » se confirme dès que l’on aperçoit le bureau Windows.

La dalle UHD (Sharp SHP14D0 – LQ156R1) permet de profiter d’une belle finesse d’affichage grâce à ses 9 millions de pixels. Le taux de contraste est excellent (1581:1) et pourrait même laisser penser qu’il s’agit d’une dalle OLED. Mais non, c’est bien du LCD. Toutefois, pour ceux qui préfèreraient la profondeur et le contraste infini, il est désormais possible pour une XPS 15 équipé d’une dalle OLED.

La luminosité maximale s’établit à 425 cd/m2 et permet, associée au traitement antireflets efficace, d’envisager travailler en extérieur sans crainte. Les professionnels de l’image (ou amateurs exigeants) apprécieront la couverture totale des espaces sRGB et Adobe RGB (95% DCI-P3). L’utilitaire Dell Premium Color offre de nombreuses possibilités de pré-réglages notamment pour adapter l’affichage en fonction de ses besoins et usages en basculant en un clic d’un profil à l’autre. Même si pour une fidélité optimale, la calibration régulière à l’aide d’une sonde reste indispensable.

Outre l’esthétisme avec l’absence de bordures noires disgracieuses, le format 16:10 de l’écran offre un peu plus de hauteur. La surface utile dépendra du facteur de mise à l’échelle choisi mais en considérant que la plupart des utilisateurs optent pour du 200%, cela permet d’afficher 120 pixels de plus en hauteur (soit 1920×1200 px). Un petit plus appréciable tant pour naviguer sur Internet que pour retoucher ses photos sous Photoshop.

Enfin, si les charnières « classiques » ne permettent pas de transformer cet XPS 15 en tablette, la dalle tactile constitue un petit plus auquel on s’habitue vite au quotidien. Pour cliquer sur une boite de dialogue, lancer un programme voire même faire défiler ses photos sous Capture One (ou Lightroom), cela devient vite plus intuitif d’interagir via l’écran que glisser le doigt sur le touchpad, aussi efficace soit-il.

Le Dell XPS 15 se décline en différentes configurations. Au choix, un processeur Intel Core i5-11400H (Hexa Core), un Core i7-11800H ou un Core i9-11900H, deux processeurs Octo Core.

En pratique, le Core i7-11800H qui équipe notre modèle est selon nous le plus intéressant. Plus abordable et pour simplifier tout aussi performant que le Core i9 (ce dernier manquant d’espace dans le châssis compact du XPS 15 pour exprimer son potentiel). Le Core i5 pourrait être intéressant (puisque équivalent au Core i7-10750H de l’année dernière) mais il semble (pour le moment du moins) impossible de le choisir avec une carte graphique dédiée.

Si la puce Intel UHD peut suffire pour un usage bureautique, elle montrera rapidement ses limites avec des logiciels photo (Lightroom inclus) et vidéo, d’autant plus si vous optez pour une dalle Haute Définition et/ou un écran externe.

Du côté de la carte graphique, deux options sont possibles, une GeForce RTX 3050 ou une RTX 3050 Ti. En pratique, peu de différence et encore une fois, avec le jeu des pré-configurations imposées, il actuellement plus intéressant d’opter pour cette dernière. Reste que si jouer à des titres récents est possible (avec une moyenne autour de 40-45 FPS en Full HD), ce n’est pas le domaine où cet XPS est le plus à l’aise.

Un constat qui pourrait être élargi aux performances, domaine où d’une manière plus générale, le Dell XPS 15 ne brille pas particulièrement (mais sans pour autant être ridicule). La faute à un système de refroidissement en-deçà de la concurrence (cf la prochaine partie pour plus de détails), notamment face aux PC portable gamer mieux armés sur ce point. Ces derniers tirent aussi parfois avantage de leur carte graphique plus puissante, notamment en photo et vidéo où les logiciels s’appuient de plus en plus sur le GPU pour déporter certaines taches et ainsi accélérer les rendus / exportations.

Par conséquent, si pour vous chaque seconde compte, mieux vaut opter pour un autre ordinateur. En revanche, si les performances sont un critère parmi d’autres, le XPS 15 reste dans la course et composera cette (petite) faiblesse par d’autres atouts.

Les tests ont été réalisés avec le profil « Performances ultra » de l’utilitaire Dell Power Manager associé au réglage « Meilleures performances » de Windows. Selon nos mesures, c’est le couple qui donne les meilleurs résultats

Le XPS 15 est un ordinateur portable silencieux. A l’image des autres modèles de la gamme XPS, Dell privilégie le confort des utilisateurs avec des ventilateurs plutôt agréables en termes de fréquence et surtout qui se déclenchent tardivement, quelque soit le profil choisi.

En pratique, cela se traduit par des ventilateurs le plus souvent inactifs. Si en navigation web / bureautique, cela n’a rien d’exceptionnel, c’est en revanche inhabituel d’avoir un ordinateur portable silencieux lors des phases où le processeur est pourtant davantage sollicité. Nous avons ainsi été agréable surpris de constater que l’installation de mise à jour via Windows Update ne donnait lieu qu’à un léger murmure des ventilateurs au bout d’une bonne minute (environ 38 dBA). Constat similaire sous Lightroom où habituellement les ventilateurs « décollent » dès les premières secondes d’une importation. In fine, il a fallu attendre plus de deux minutes pour que les ventilateurs du XPS 15 9510 tournent à plein régime. Et même dans cette situation, avec 44 dBA et un souffle étouffé, l’ultrabook 15 pouces de Dell reste discret. A titre de comparaison, la version 2020 du XPS 15 (9500) dépasse les 51 dBA.

Revers de la médaille de cette discrétion, des températures internes élevées. A la moindre sollicitation, le processeur est rarement en dessous de 80°C et passe le plus clair de son temps entre 90 et 100°C. Du côté de la carte graphique, le constat n’est guère plus réjouissant avec un GPU dont la température frôle régulièrement les 80°C ! Et ce, malgré la présence d’une « modeste » RTX 3050 Ti.

 

La gestion thermique a toujours été le talon d’Achille des XPS. Malheureusement, ce XPS 9510 n’est pas le modèle qui inversera la tendance. Reste que si cela peut susciter quelques craintes à moyen terme, dans l’immédiat, c’est surtout la discrétion des ventilateurs que l’utilisateur remarquera.

Heureusement, au toucher, en revanche, rien à signaler. Le dessous du châssis devient tiède après plusieurs minutes d’export mais rien de problématique pour autant.

Avec une moyenne de 8h30 en utilisation Web (luminosité à 140 cd/m2, WiFi actif), l’autonomie régresse sensiblement. Elle reste malgré tout confortable et devrait convenir à la plupart des nomades. Ces derniers pourront toutefois se contenter de la dalle Full HD+ pour gagner facilement 2h supplémentaires sur batterie.

Le bloc d’alimentation de 130W mesure 143x66x22mm pour un poids de 270g. Il offre une longueur de câble de 2,7m. A l’image des autres modèles de la gamme XPS, l’utilitaire Dell Power Manager donne accès à de nombreux réglages afin de prolonger la durée de vie de la batterie en définissant un seuil maximal de charge. Pratique lorsque l’ordinateur est utilisé sur secteur la plupart du temps. D’autres options de réglages, notamment en fonction des jours de la semaine sont disponibles si besoin.

Avec un design inchangé, la nouveauté de ce Dell XPS 15 9510 semble donc à chercher du côté de la mise à jour du processeur et de la carte graphique. De quoi gagner (un peu) en performances mais sans pour autant parvenir à égaler certains PC portables gamer. Certes souvent plus imposants et moins élégants mais qui peuvent malgré tout constituer des alternatives.

Mais après une dizaine de jours passés en compagnie du XPS 15 2021, ce ne sont pas le processeur Intel Tiger Lake ou la carte graphique Nvidia Ampere qui nous ont le plus marqué.

 

Non, la surprise vient en fait du système de refroidissement d’une discrétion sans égale. Alors certes, le nouveau MacBook Pro 16 fait encore mieux sur ce point mais sur un ordinateur portable Windows, nous n’avions pas encore testé un modèle aussi silencieux. Un atout indéniable qui ne laissera pas indifférent certains acheteurs potentiels.

D’autres seront davantage séduits par son écran UHD, parmi les meilleurs actuellement disponibles sur un ordinateur portable. Un allier de poids pour les designers, photographes et vidéastes. Des amateurs de l’image qui pourront aussi être sensibles à la présence d’un lecteur de carte SD. C’est un détail mais devenu si rare qu’il convient de le souligner, encore plus quand ce dernier supporte la norme UHS-II.

Parmi ses autres points forts, citons son clavier confortable, son large touchpad, son poids contenu sans oublier une autonomie compatible avec un usage nomade et un système audio au-dessus de la moyenne. La possibilité d’installer un second SSD et/ou de faire évoluer la mémoire vive pourront finir de convaincre.